Considéré comme la dernière grande avant-garde de notre temps, le surréalisme a marqué profondément l’art du XXème siècle. De ce mouvement artistique sont issus des artistes emblématiques tels que René Magritte, Joan Miró, Salvador Dalí, Max Ernst et tant d’autres encore. Pour célébrer les 100 ans du surréalisme, le Centre Pompidou accueille une exposition de grande envergure qui retrace plus de 40 ans de ce mouvement d’une effervescence créative sans égale.
Une exposition conçue comme un labyrinthe
C’est en 1924, date de la publication du Manifeste du surréalisme par André Breton, que le mouvement surréaliste nait officiellement. Autour de ce premier Manifeste se sont ressemblé de nombreux artistes attirés par ce nouveau courant artistique prônant « l’imagination au pouvoir » et la liberté totale au centre du processus créatif.
Conçue comme un labyrinthe ou une spirale dont le centre serait le Manifeste de Breton, comme une sorte de minotaure, l’exposition se déploie autour de cette salle principale à laquelle on accède par une spectaculaire porte à tête-de-mort inspirée de l’un des trois cabarets parisiens des années 20. Sur place se trouve l’original du premier manifeste, prêt exceptionnel de la Bibliothèque nationale de France. Ce précieux document, largement méconnu, est mis en valeur avec d’autres photos et papiers de l’époque. Dans cette même salle se trouve également une projection immersive où l’on peut entendre la voix de Breton recréée pour l’occasion par IA.
Avec près de 500 œuvres et documents, l’exposition propose une plongée fascinante dans le mouvement surréaliste, au sens large du terme, puisque la littérature et le cinéma se trouvent aussi très bien représentés.
Pour l’occasion, le Centre Pompidou a fait venir des chefs d’œuvre du Surréalisme appartenant aux principales collections publiques et privées internationales tels que Le Grand Masturbateur de Salvador Dalí (Musée Reina Sofía, Madrid), Les Valeurs personnelles de René Magritte (SFMoMA, San Francisco), Chant d’amour (MoMA, New York) de Giorgio de Chirico ou La Grande Foret de Max Ernst (Kunstmuseum, Bâle).
Une exposition embrassant toute l’étendue du surréalisme
Avec cette exposition, le Centre Pompidou a souhaité redonner au Surréalisme ses lettres des noblesses. En effet, on a longtemps daté à tort la fin de ce mouvement à 1940. Mais comme l’explique Marie Sarré, commissaire aux côtés de Didier Ottinger, « Cela revient à l’amputer d’une moitié de son histoire, puisqu’il se poursuit au moins jusqu’en octobre 1969, date de sa dissolution officielle. Il apparaissait donc essentiel de considérer le mouvement dans son ensemble, en accordant au surréalisme d’après-guerre la place qui lui revient. »
Quant à sa géographie, on ne peut pas non plus restreindre le surréalisme à la sphère parisienne ou européenne. « On sait désormais qu’il a essaimé dans le monde entier, aux États-Unis bien sûr mais aussi en Amérique latine, au Maghreb, en Asie, et qu’il s’est très largement enrichi des apports de ces foyers internationaux. », ajoute la commissaire.
L’exposition met aussi en lumière les œuvres des femmes surréalistes (Leonora Carrington, Remedios Varo, Ithell Colquhoun, Dora Maar, Dorothea Tanning…) qui partagent les murs aux côtés de leurs collègues hommes. « La place des femmes dans le groupe a été largement reconsidérée ces dernières années. Aucun mouvement du 20e siècle n’a compté autant de femmes parmi ses membres actifs, loin du statut de muses auquel on a souvent voulu les réduire », conclut Marie Sarré.
Crédits photo principale : Joan Miró, Foulard, 1964, Collection Fondation Maeght, Photo Claude Germain © Successió Miró – ADAGP, Paris, 2024
INFORMATIONS PRATIQUES
- TITRE : Surréalisme
- LIEU : Centre Pompidou
- ADRESSE : Place Georges Pompidou 75004 Paris
- HORAIRES :
- Ouvert tous les jours (sauf les mardis) de 11h à 21h / Nocturne les jeudis jusqu’à 23h
- DATES : jusqu’au 13 janvier 2025
- ENTRÉE : 14€ – 17€
- RENSEIGNEMENTS : Centre Pompidou
