Se présentant sur scène le 7 février prochain dans le cadre du festival Sons d’Hiver aux côtés de son Quarteto AfroCubano et du légendaire saxophoniste Joe Lovano, le pianiste cubain Omar Sosa a eu la gentillesse de répondre à quelques-unes de nos questions. Une interview à l’image de sa musique, profonde, spirituelle, gorgée d’optimisme et de bienveillance…
QTP – Vous serez sur scène le 7 février prochain au théâtre Claude Debussy à Maisons-Alfort dans le cadre du 32ème festival Sons d’Hiver. Qu’avez-vous préparé pour ce concert ?
Nous allons présenter un programme de thèmes issus du dernier album du Quarteto intitulé Ile (2015) ainsi que certains thèmes issus des albums précédents qui ont marqué l’identité du quartet, avec cette touche afro-cubaine qui caractérise profondément cette formation…
Sur scène, à vos côtés, le Quarteto AfroCubano et un invité très spécial, le saxophoniste Joe Lovano. Comment vous êtes-vous rencontrés et comment l’idée de partager la scène a-t-elle germée ?
Ce concert du Quarteto AfroCubano, c’est la réunion de musiciens qui pensent la musique de la même manière et pour lesquels la liberté est sans aucun doute l’épine dorsale de la musique qu’ils jouent, quelque chose qui nous marque profondément et nous lie au jazz, comme une philosophie de la liberté.
Partager la scène avec Joe Lovano, c’est comme un rêve devenu réalité. Pour le Quarteto, mais aussi pour moi-même, jouer avec l’un des géants du jazz apporte à notre musique une autre couleur, voire même une autre saveur, dans un sens positif et optimiste, bien sûr… C’est assurément un de ces moments magiques qui restera gravé dans nos âmes et dans nos cœurs. Merci au festival Sons d’Hiver d’avoir rendu cette rencontre possible !
« Tous ensemble, nous pouvons faire ou dire des choses bien plus belles, fortes et profondes que seuls… »
Au fil de votre carrière, vous avez de plus en plus ouvert votre musique aux collaborations, avec notamment Yilian Cañizares, Paolo Fresu, Jacques Morelenbaum, Seckou Keita sur vos disques les plus récents. Qu’est-ce que ces collaborations vous apportent en tant que musicien ?
Partager, c’est grandir, apprendre et j’ai toujours fait mien le dicton suivant : « …que el saber está repartido … ». Tous ensemble, nous pouvons faire ou dire des choses bien plus belles, fortes et profondes que seuls. Si nous nous écoutons, nous sommes ouverts et recherchons un consensus, un équilibre… Basé sur le respect mutuel, le message artistique et musical sera bien plus brillant, bien plus lumineux.
Avec Chucho Valdés, Roberto Fonseca et Harold López-Nussa, vous faites partie des pianistes cubains les plus novateurs, mélangeant une multitude de styles, de la musique traditionnelle cubaine comme la santeria au jazz tout en passant par la musique africaine, orientale et même classique européenne. Y-a-t-il un style de musique que vous n’avez pas encore abordé et auquel vous aimeriez vous confronter ?
Il y a toujours et il y aura toujours de nouveaux horizons musicaux à explorer, c’est une quête sans fin et c’est pour cette raison précise que nous devons continuer à chercher…
Ce concert à Sons d’Hiver fera le bonheur des amoureux de piano cubano car David Virelles nous gratifiera en première partie d’un piano solo. Comment percevez-vous ces nouveaux talents du piano cubain ?
Le talent et la puissance musicale de cette nouvelle génération est incontestable. C’est un fait merveilleux ! Leur créativité et leur dextérité sur l’instrument sont les points cruciaux de leur réussite. Ils ont muri en tant que musiciens bien plus tôt que les générations précédentes pour lesquelles l’âge et l’expérience étaient synonymes de maturité. Ce sont assurément de grands musiciens et de grands instrumentistes !
Quels sont vos prochains projets discographiques ou scéniques ?
Nous avons récemment terminé l’enregistrement de notre nouveau projet en duo avec Paolo Fresu intitulé Food et qui sortira en mai 2023. Nous allons également sortir sur les plateformes numériques au Brésil notre travail en duo avec Tiganá Santana qui s’appelle Iroko. J’ai aussi terminé deux nouveaux albums en piano solo pour lesquels la paix, l’espace et le silence sont la colonne vertébrale.
Retrouvez ici notre chronique du festival Sons d’Hiver.
INFORMATIONS PRATIQUES
- TITRE : Festival Sons d’Hiver
- LIEUX : Val de Marne et Paris
- AVEC : Damon Locks Black Monument Ensemble, Amina Claudine Myers, Nuit afro gnaoua jazz, Nouvo Lokans, David Virelles, Omar Sosa, Ava Mendoza, Dirty Dozen Brass Band, John Medeski, Louis Sclavis, Fred Frith, Grand Bazar, Novembre, Joachim Kühn trio, Hermon Mehari & Faytinga, Sonny Troupé, Marilyn Mazur, Joe Lovano trio, Ahja Hunto…
- DATES : Du 27 janvier au 18 février 2022
- RENSEIGNEMENTS : www.sonsdhiver.org
- TÉLÉPHONE : 01 46 87 31 31
