À l’occasion de la sortie de Sublime, un long métrage racontant l’histoire d’un adolescent qui découvre petit à petit ses sentiments amoureux pour son meilleur ami, nous avons interviewé le réalisateur argentin Mariano Biasin. Dans cette interview, il nous parle de cette période charnière qu’est l’adolescence, mais aussi de la difficulté des jeunes à exprimer leurs émotions et du rôle clé de la musique à cet âge-là.
Quelle a été la genèse de Sublime, votre tout premier long métrage ?
En tant que spectateur, j’ai toujours aimé les films sur le passage à l’âge adulte, qui tissent le portrait de jeunes personnages en pleine croissance. Juste avant Sublime, j’avais écrit et réalisé un court métrage sur la même thématique, Fabrizio’s Beginning (2015), qui avait été primé à la Berlinale. Sublime est largement inspiré de ce court métrage.
Qu’avez-vous voulu représenter de l’adolescence, cette période très particulière et mouvementée de la vie ?
J’ai souhaité construire un personnage vulnérable et prêt à poser des questions. Un personnage qui est confronté à une découverte personnelle et intime sur sa sexualité et ses sentiments. Quelqu’un qui ne s’enfuit pas mais qui, en même temps, ne trouve pas forcément la bonne façon de s’exprimer. Pour moi, il était intéressant de raconter l’histoire d’un jeune qui essaie de trouver l’équilibre entre ses sentiments amoureux et la peur de perdre une amitié de longue date. Et puis, j’ai aussi eu envie d’explorer la façon dont les nouvelles générations traversent certaines situations de façon bien plus naturelle que les générations précédentes.
La musique est très présente dans Sublime et fait partie intégrante du développement de l’histoire. Pouvez-vous nous parler de ce point précis ?
En effet, la musique fait pleinement partie du récit. Dès le début, j’ai souhaité explorer l’univers d’un groupe de rock, des jeunes qui consacrent la plupart de leur temps à d’écrire des chansons reflétant leurs émotions. Je pense que les gens de cet âge parlent peu de ce qu’ils ressentent, mais ils canalisent leurs émotions à travers différents types d’activités, comme la musique. Et puis, cinématographiquement, c’était un élément très intéressant à utiliser.
« Le film a été projeté à Berlin, San Sebastián, La Havane, BFI Flare, Biarritz, Seattle, San Francisco…. Ça a été pour moi un cadeau inattendu et une émotion de pouvoir accompagner ainsi mon premier long métrage »
Pour quelles raisons avez-vous choisi de tourner près de la mer ?
Dès le début, je savais qu’il fallait construire le film du point de vue du personnage principal. Il fallait littéralement se mettre dans la tête et le cœur de Manuel. Dans ce film intimiste, la mer m’a permis une ouverture du récit. Ici, elle fonctionne comme une sorte de miroir, mais aussi comme un lieu de réflexion. D’ailleurs, J’ai souhaité que les scènes les plus importantes se déroulent face à l’océan
Sublime, qui a été présenté au festival de Berlin, a fait le tour des festivals. Comment avez-vous vécu cette expérience ?
Ça a été Incroyable. Malgré un tournage compliqué en raison de la pandémie, je suis très satisfait du film que nous avons fait. La tournée des festivals a été l’occasion de remercier tout l’équipe et nos partenaires. Le film a été projeté à Berlin, San Sebastián, La Havane, BFI Flare, Biarritz, Seattle, San Francisco, Palm Springs, Cartagena, Mar del Plata…. Ça a été pour moi un cadeau inattendu et une émotion de pouvoir accompagner ainsi mon premier long métrage.
Retrouvez ici notre chronique du film Sublime.
Crédits : photo principale, Mariano Biasin © Verónica Biasin
FICHE DU FILM
- Titre du film : Sublime
- De : Mariano Biasin
- Avec : Martin Miller, Teo Inama Chiabrando, Azul Mazzeo
- Date de sortie : le 17 mai 2023
- Durée : 1h40
- Distributeur : Outplay Films