Rencontre avec Jade-Rose Parker, autrice de Drôle de Genre

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romancière, scénariste, comédienne, musicienne, voilà une jeune femme qui a le chic pour collectionner les talents ! C’est en 2009, à tout juste 18 ans, que Jade-Rose Parker fait ses premiers pas au cinéma en tant qu’actrice dans la comédie à succès LOL de Lisa Azuelos. Depuis, elle n’a eu de cesse de multiplier les expériences jusqu’à faire ses premiers pas au théâtre en tant qu’autrice avec Drôle de Genre. Véritable succès populaire, cette pièce hilarante avec Victoria Abril, Lionnel Astier, Axel Huet et elle-même à l’affiche se joue à Paris pour la seconde année consécutive. Nous sommes donc ravis d’avoir l’opportunité de poser quelques questions à cette jeune autrice qui a décidé de nous faire rire tout en nous faisant réfléchir…

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Jade-Rose, vous êtes autrice et comédienne, principalement pour le cinéma et la télévision et Drôle de Genre est votre première réalisation pour le théâtre. Comment l’idée d’écrire cette pièce vous est-elle venue ?

J’avais envie d’écrire une pièce sur le couple, sujet qui a été traité en long en large et en travers par le théâtre. Donc il me fallait me démarquer, sortir du lot, renouveler le genre avec un angle original et inédit. J’ai misé sur la modernité. Cette pièce s’inscrit profondément dans son époque.

Une pièce dans laquelle le personnage principal est une transsexuelle peut rapidement exacerber les sensibilités. Drôle de genre réussit néanmoins à rester bienveillante sans jamais édulcorer son sujet. Trouver le ton juste, c’était l’une des grandes difficultés dans le processus d’écriture ?

Alors avant toute chose, aujourd’hui on ne dit plus « transsexuelle » mais transgenre ou trans car « transsexuelle » était un terme médical et certaines personnes peuvent être blessées par son utilisation. C’est par exemple une nuance que j’ai découverte au cours des recherches, nombreuses, que j’ai faites pendant l’écriture de la pièce. J’ai également échangé avec des personnes trans, c’était très intéressant et chaque parcours m’a beaucoup touchée. Je sais que c’est un sujet sensible, et il était important pour moi de ne heurter aucune sensibilité. Ce n’est pas le but, le but étant de divertir et de faire réfléchir.

Merci de cette précision, les mots sont importants ! Avez-vous eu des retours de la communauté trans sur Drôle de Genre ?

Oui, lors du processus d’écriture, mais aussi pendant les répétitions où avec Jérémie Lippmann, le metteur en scène, nous avons invité des personnes trans afin d’avoir leurs retours. C’était très important pour nous. Et elles ont toutes été vraiment enthousiastes, ce qui était très gratifiant. On a même une femme trans qui nous a confié qu’elle était en couple depuis 3 ans avec un garçon qui ignorait qu’elle était trans ! C’est dire à quel point Drôle de Genre vise juste !

À un moment donné, vous invitez le public à réagir, notamment par l’entremise de Lionnel Astier qui, en parfait animal politique qu’il incarne, se livre à un petit sondage d’opinion. Ce court moment d’improvisation a-t-il généré à l’occasion des échanges surprenants, voire même des débats d’idées avec le public ?

C’est arrivé, oui ! J’ai en mémoire l’image d’un Monsieur qui s’est fait frapper par sa femme car il ne levait pas la main ! C’était très drôle et nous avons eu un fou rire. C’est la magie du spectacle vivant, aucune représentation ne ressemble à une autre, d’autant plus lorsque le public a la liberté de s’exprimer ! Les interventions sont en général courtes, drôles et surtout bienveillantes ! Les gens peuvent voter à main levée, mais personne n’est ciblé spécifiquement, l’idée n’étant pas de mettre quelqu’un mal à l’aise.

Drôle de genre est un vrai succès populaire. Une adaptation cinématographique de la pièce est-elle envisagée ?

On m’a déjà proposé plusieurs fois de l’adapter au cinéma. Jusqu’à présent, j’ai décliné car j’ai écrit une pièce de théâtre et je veux qu’elle vive sa vie au théâtre avant d’être adaptée. Mais effectivement, à l’image du Prénom ou du Dîner de cons, je pense que ça pourrait faire une belle adaptation… À suivre !

Retrouvez ici notre chronique de Drôle de Genre.

Crédits photos : Jade-Rose Parker & Victoria Abril © Fabienne Rappeneau

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