Rencontre avec Israel Galván

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Le danseur et chorégraphe espagnol Israel Galván s’apprête à investir l’Espace Cardin avec Mellizo Doble, une toute nouvelle création pensée et interprétée en duo avec l’iconoclaste chanteur et musicien Niño de Elche. Pour en apprendre davantage sur cette nouvelle création et sur la ferveur qui anime depuis toujours ses créateurs, Israel Galván a eu la gentillesse de répondre à quelques-unes de nos questions…

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QTP – Vous présenterez prochainement Mellizo Doble sur la scène de l’Espace Cardin avec Niño de Elche. Comment décririez-vous, en quelques mots seulement, cette nouvelle proposition artistique ?

Ce spectacle, c’est comme un pas de deux, chercher une dualité entre danseur et musicien, observer les corps – le mien et celui de Paco (Niño de Elche, NDLR) – comme si les corps étaient les machines et les instruments.

C’est déjà, après La Fiesta, votre seconde collaboration avec Niño de Elche. Vous partagez une même idée du flamenco ?

C’est même plus que ça, nous avons aussi le spectacle Coplas mecánicas en 2018. Il y a aussi eu d’autres collaborations scéniques et vidéos…Dans le cas précis de Mellizo Doble, il s’agit d’un cadre plus intime que pour La Fiesta pour laquelle il y avait bien plus de monde. On peut dire, comme le titre l’indique, que nous aimons beaucoup la tradition et que nous en avons réellement conscience. Chacun d’entre nous a dû inventer son propre langage pour exister dans le flamenco et, sur scène, nous ressentons cette même liberté.

Vous faites tous deux partie des grands réformateurs du flamenco et à ce titre, vous faites parfois grincer quelques dents… En schématisant, une partie du public vous adore, l’autre partie vous conspue, mais vous ne laissez personne indifférent. Mais n’est-ce pas une victoire en soi que de ne laisser personne indifférent ?

Pour ma part, c’est simplement ma façon d’être par rapport à mon travail. Je fais les choses parce que j’ai besoin de les faire et ensuite, je les partage avec le public. Depuis mes premiers travaux plus personnels en 1998 avec Los Zapatos Rojos, je me suis rendu compte que j’avais franchi une ligne qui ne consistait pas seulement à bien danser, mais à montrer quelque chose, à faire une proposition sans penser uniquement à la virtuosité. Avec Paco, depuis des années, nous sommes constamment en train d’échanger, il y a une recherche perpétuelle et c’est notre personnalité qui fait que je crois que nous mourrions en tant qu’artistes si nous ne prenions pas ce risque.

Si on reprend le fil de votre carrière, il y a une constante qui se dégage. Chacune de vos propositions artistiques est singulière et se doit de proposer quelque chose de nouveau, tant par rapport à ce que d’autres ont fait qu’à vos propres créations passées. Artistiquement, l’idée de sur-place, vous la refusez radicalement ?

Je pense que Paco et moi avons le flamenco très présent en nous. Le flamenco est un monstre qui grandit et chaque artiste flamenco est un créateur. Nous évoluons dans le monde d’aujourd’hui, nous observons l’art sous toutes ses formes ce qui se ressent forcément dans les propositions de Paco et dans les miennes.

On vous a vu récemment dans une vidéo très sympa danser sur le toit du Théâtre du Châtelet. Quel est le lieu le plus surprenant dans lequel vous ayez jamais eu l’occasion de vous produire ?

Sur la Plaza de Toro à Séville et au Bar Rodriguez, à Séville également.

Et dans quel autre lieu surprenant rêveriez-vous un jour de pouvoir danser ?

Sur le terrain du Betis à Séville !

Quels sont vos prochains projets ?

Carmen

Retrouvez ici notre chronique de Mellizo Doble.

Crédits photos : Mellizo Doble © Kana Kondo

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