Chano Domínguez, l’as du piano flamenco, est de passage en région parisienne dans le cadre du festival Sons d’Hiver avec un tout nouveau projet sous le bras. C’est aux côtés du joueur de mandoline Hamilton de Holanda qu’il montera sur scène lors d’une grande soirée brésilienne prévue le 5 février au Théâtre Jacques Carat de Cachan. Afin d’en apprendre davantage sur ce projet qui nous fera voyager de l’Andalousie au pays auriverde, nous avons eu la chance de pouvoir lui poser quelques questions…
Vous serez en concert le 5 février prochain dans le cadre du festival Sons d’Hiver aux côtés du joueur de mandoline brésilien Hamilton De Holanda. C’est un tout nouveau projet, à quoi devons-nous nous attendre ?
Pour ce concert, nous avons choisi d’interpréter une série de thèmes originaux écrits soit par Hamilton, soit par moi-même, et dans lesquels se reflètent nos deux cultures musicales. Il y aura donc des thèmes originaux mais aussi de grands classiques de la musique brésilienne et de la culture andalouse.
Ce concert sera à la croisée des genres, entre flamenco et harmonies brésiliennes. Le jazz, c’est cette grammaire commune qui vous permet, à Hamiton de Holanda et à vous, de faire dialoguer ces deux cultures musicales ?
Le jazz est par nature un langage universel qui instaure, sans l’ombre d’un doute, un lien très puissant entre les musiciens. C’est tout à fait symptomatique de la relation que nous avons Hamilton et moi. Tous deux, nous sommes des musiciens avec notre propre culture profondément enracinée en nous, mais nous éprouvons aussi le besoin de créer, d’étudier de nouvelles pistes et c’est ce besoin qui nous a conduit vers le langage du jazz.
Dans la grande tradition du jazz, vous multipliez ardemment les collaborations, avec la grande chanteuse Martirio, en duo piano avec Gonzalo Rubalcaba ou Diego Amador, aux côtés du contrebassiste Javier Colina, pour n’en citer que quelques-uns…Que vous apportent, à titre personnel, ces différentes collaborations ?
Le fait de pouvoir partager des expériences avec d’autres musiciens apporte une diversité que je trouve particulièrement intéressante pour le développement de ma propre musique. Vous apprenez toujours quelque chose des musiciens avec lesquels vous jouez, car avec chacun d’entre eux, la conversation sera différente, et cela le rend unique.
Comment ce projet est-il né ?
J’ai connu Hamilton à São Paulo à une époque où, de mon côté, je jouais avec la flûtiste María Toro. Il a fait le voyage de Rio de Janeiro à São Paulo pour me rencontrer. Dès cette première rencontre, une amitié musicale est née entre nous, mais aussi, je pense, une amitié personnelle dans laquelle nous nous sommes plongés pour finalement créer ensemble cette musique.
« Vous apprenez toujours quelque chose des musiciens avec lesquels vous jouez… »
Quelle collaboration, éphémère ou au long cours, a été la plus étonnante pour vous ?
Toutes mes collaborations passées ont été à la fois riches et surprenantes. Je ne saurais pas laquelle mettre plus particulièrement en avant.
En tant que pianiste, vous êtes considéré comme le chef de file du flamenco jazz. Dans votre sillage, plusieurs pianistes ont aussi contribué à développer ce style, tels que Dorantes, Diego Amador ou Marco Mezquida, par exemple… Quel regard portez-vous sur ces nouvelles générations de pianistes ?
En Espagne, ces trois dernières décennies, de nombreux musiciens particulièrement talentueux et qui ont eu une formation musicale beaucoup plus approfondie que celle des anciennes générations comme la mienne sont apparus. Il y a beaucoup de créativité et cela se ressent dans leurs propositions artistiques.
Quels sont vos prochains projets ?
Pour le moment, je me consacre entièrement à cette tournée européenne avec Hamilton. Puis, à la fin du mois, je vais commencer à présenter mon tout nouvel album, Estándares, un travail en quartet avec Antonio Lizana.
Crédit photo : Portrait de Chano Domínguez © Jordi Sunol
INFORMATIONS PRATIQUES
- TITRE : Focus Brésil. Iteberê Orquestra Família da França + Chano Domínguez et Hamilton de Holanda
- LIEU : Théâtre Jacques Carat de Cachan
- ADRESSE ET ACCÈS : 21 Av. Louis Georgeon, 94230 Cachan, RER B gare d’Arcueil-Cachan + Bus 162, 184, 187, arrêt Mairie de Cachan
- DATE : le 5 février 2021
- HORAIRE : 20H30
- TARIFS : 12-20 €
- RENSEIGNEMENTS : www.sonsdhiver.org