Pour sa dernière exposition dans son mythique bâtiment Jean Nouvel du boulevard Raspail, La Fondation Cartier pour l’art contemporain nous invite à découvrir une superbe rétrospective de l’œuvre d’Olga de Amaral. Considérée comme une figure incontournable de la scène artistique colombienne, Olga de Amaral est l’un des plus importants représentants de l’art textile – ou fiber art – à l’international.
Une révolutionnaire de l’art textile
À l’instar de nombreux artistes latino-américains, l’œuvre d’Olga de Amaral se situe au carrefour de cultures. Formée à l’académie des arts de Cranbrook aux États-Unis où elle s’imprègne des fondements du modernisme, elle s’avère aussi largement influencée par les traditions vernaculaires de son pays natal ainsi que par l’art précolombien qu’elle affectionne tout particulièrement.
Depuis les années 60, elle explore sans relâche la matière textile dans toutes ses formes (lin, coton, crin de cheval, gesso, feuille d’or ou palladium) et pratique une multitude de techniques telles que le tissage, le nouage, le tressage ou l’entrelacement de fils, marquant ainsi avec sa démarche une véritable révolution au sein de l’art textile. Ses œuvres tridimensionnelles, abstraites et monumentales, sont d’une beauté sidérante. Des créations intemporelles aux couleurs foisonnantes qui happent le visiteur et l’invitent à la réflexion et à la méditation.
« En construisant des surfaces, je crée des espaces de méditation, de contemplation et de réflexion. Chaque petit élément qui compose la surface est non seulement signifiant en soi, mais entre en résonance avec l’ensemble, tout comme l’ensemble entre profondément en résonance avec chacun des éléments qui le composent », explique Olga de Amaral à propos de son œuvre.
Trois espaces pour un pur émerveillement
Rassemblant plus de 90 œuvres réalisées entre 1960 et aujourd’hui, cette première grande rétrospective d’Olga de Amaral dévoile ses premières recherches et expérimentations textiles, ses pièces monumentales ainsi que ses créations à la feuille d’or qui ont largement participé à sa renommée.
Conçue par la très réputée architecte franco-libanaise Lina Ghotmeh, la scénographie de l’exposition qui se déploie sur trois espaces distincts est superbe.
Le rez-de-chaussée est ainsi parsemé de pierres d’ardoise brute qui définissent l’espace des extraordinaires œuvres textiles de l’artiste. Cet espace s’affirme alors tout naturellement comme une prolongation du jardin de Lothar Baumgarten qui ceinture la Fondation Cartier.
Dans le second espace, toujours au rez-de-chaussée, le spectateur découvre les Brumas (Brumes, 2013) suspendues au plafond. Ici, comme l’explique Marie Perennès, la commissaire de l’exposition, Olga de Amaral nous propose une représentation métaphorique de l’air et de l’eau « dont les fils enduits de gesso et de peinture acrylique ondulent et rappellent la pluie fine qui succède au brouillard. »
Quant au sous-sol, comme pour mieux se fondre dans l’univers d’Olga de Amaral, le visiteur y pénètre par une sorte de cocon aux teintes sombres, un environnement quasi embryonnaire propice à l’intimité avec les œuvres présentées. L’architecture de cet espace évoque une spirale, un motif que l’on retrouve dans plusieurs pièces de cette visionnaire artiste colombienne.
Crédits photo principale : Vue de la Casa Amaral, Bogota, Colombie Olga de Amaral, Cenit, 2019 (détail) © Olga de Amaral. Photo © Juan Daniel Caro
INFORMATIONS PRATIQUES
- TITRE : Olga de Amaral
- LIEU : Fondation Cartier pour l’art contemporain
- ADRESSE : 162, boulevard Raspail 75014 Paris
- HORAIRES : tous les jours de 11h à 20h sauf le lundi. Nocturne les mardis jusqu’à 22h
- DATES : du 12 octobre au 16 mars 2025
- ENTRÉE : 7€ – 11€
- RENSEIGNEMENTS : Fondation Cartier pour l’art contemporain