Pour son look, ses tatouages, mais aussi pour son parcours qui fut tout sauf un long fleuve tranquille, Mon Laferte est considérée par beaucoup comme la Amy Winehouse sud-américaine. Si la chanteuse mexicano-chilienne a eu à surmonter bien des épreuves avant de définitivement percer, elle affiche à l’aube de sa quarantaine une forme olympique et s’offre pour son second passage à Paris une prestigieuse escale à l’Olympia.
Mon Laferte, celle qui croyait en son destin
L’enfance de Mon Laferte, née en 1983 à Viña del Mar dans la région de Valparaiso, a été marquée par l’abandon précoce de son père, le rejet progressif de sa mère et la pauvreté générale du foyer. C’est auprès de sa grand-mère, une ancienne chanteuse de boléro, qu’elle trouve du réconfort et s’initie à la musique. Adolescente, elle obtient une bourse pour étudier au conservatoire et commence à écumer les bars et les petites salles de la région pour y parfaire son talent.
À 20 ans, elle participe à la seconde saison de Rojo, fama contrafama, une émission de téléréalité chilienne dédiée aux artistes en herbe.
Forte de cette soudaine mise en lumière, elle enregistre un premier album, La chica de Rojo (2003) sous le nom de Monserrat Bustamante.
Si ce premier album lui apporte une certaine reconnaissance, sa carrière peine toutefois à décoller franchement et elle choisit de suivre son petit ami au Mexique afin de s’offrir un nouveau départ. Arrivée sur place, le destin semble s’acharner… Son petit ami ? Envolé ! Les différents groupes qu’elle intègre ? Ils végètent… Pire encore, on lui diagnostique un cancer de la tyroïde qui l’oblige à se retirer des affaires un bon moment…
Ne renonçant pas si facilement à ses rêves, elle finit par sortir en 2011 et 2013 ses deux premiers albums sous le nom de Mon Laferte. Le succès commence à se dessiner, mais ce n’est qu’en 2015 avec Mon Laferte Vol. 1 qu’elle s’impose définitivement comme l’une des chanteuses les plus populaires d’Amérique latine.
Porté par le single Tu falta de querer, ce troisième album se répand comme une trainée de poudre à travers tout le continent sud-américain et devient le disque de chevet de tous les cœurs brisés.
Un succès qui se confirmera très largement deux ans plus tard avec La Trenza (2017) sur lequel figure son premier tube international, Amárrame, en duo avec Juanes.
Mon Laferte, une artiste à la croisée des genres.
Si on la compare souvent à Amy Winehouse, est-ce uniquement en raison de son style, de ses tatouages ou de sa destinée chahutée ? Car à y regarder de plus près, Mon Laferte partage aussi avec son illustre aînée cette extraordinaire capacité à faire coexister dans un même creuset musical des influences à la fois mainstream et indés.
Dans son répertoire kaléidoscopique se chevauchent ainsi pêle-mêle de la cumbia psychédelique, des ballades aux accents 60’s, des boléros, de la latin pop et même quelques échappées rockabilly, métal ou reggae…
Ouverte à une multitude de styles, la chanteuse mexicano-chilienne ne s’interdit rien et son dernier album en date, Autopoiética (2024), ne fait pas exception. Ballades poignantes, cumbias ensoleillées, hip-hop old school, reggaeton fiévreux, électro bruitiste, cordes et chœurs d’opéra convolent à l’unisson sur un opus qui n’hésite pas à sortir l’auditeur de sa zone de confort.
Véritable icône en Amérique latine et tout particulièrement au Chili où son engagement en faveur de la cause des femmes, de la communauté LGBTQIA+ ou ses protestations contre les violences policières ont profondément marqué les esprits, Mon Laferte est une magnifique artiste dont le concert du 10 juillet à l’Olympia devrait certainement afficher rapidement complet.
Alors ne tardez pas !
Crédits photo principale : Mon Laferte © Mayra Ortiz
FICHE CONCERT
- ARTISTE : Mon Laferte
- LIEU : L’Olympia
- ADRESSE : 28 Bd des Capucines, 75009 Paris M° Opéra
- DATE & HORAIRE : le 10 juillet 2024 à 20h
- PRIX : 34.50 €
- RENSEIGNEMENTS : www.olympiahall.com