Après l’exposition consacrée au photographe dadaïste franco-américain Man Ray, La Banque, musée des Cultures et du Paysage d’Hyères expose les œuvres de maturité de Joan Miró. À la fin des années 1950, l’artiste barcelonais issu de la mouvance surréaliste et dépositaire d’un langage poétique et d’un univers onirique foisonnant, retrouve son véritable style. Il s’agit en effet d’une période marquée par une profusion créative d’une rare intensité où couleurs et formes se déclinent dans tous leurs états.
L’atelier Sert
« Mon rêve, quand je pourrai m’installer quelque part, c’est d’avoir un très grand atelier pour avoir de la place, avoir beaucoup de toiles, parce que plus je travaille, plus j’ai envie de travailler. » Avec ces mots prononcés à Paris en 1938, Miró évoquait déjà son souhait d’avoir un grand atelier où donner libre cours à sa créativité sans se soucier de problèmes d’espace.
En 1956, il décide de s’installer à Palma de Majorque, terre natale de sa mère, et d’y construire l’atelier dont il a toujours rêvé. Pour l’occasion, il fait appel à son ami l’architecte Josep Lluís Sert qui concevra pour lui un lieu entièrement intégré au paysage et baigné de lumière. Dans cet atelier Sert, Miró se consacre entièrement à l’exécution d’œuvres de grandes dimensions, en même temps qu’il expérimente et approfondit son langage visuel.
Cette période marquera en tournant dans son processus créatif et le propulsera au rang de maître de l’art moderne. « Je ne rêve jamais la nuit, mais dans mon atelier, je suis en plein rêve », disait l’artiste à propos de cet espace de création.
Parcours de l’exposition
Réunissant 74 œuvres créées entre 1956 et 1977, soigneusement sélectionnées pour l’occasion par la Fondation Maeght de Saint-Paul- de-Vence, l’exposition dévoile au fil d’un parcours chronologique et thématique, les pièces de cette dernière période créative qui représente le sommet artistique du maestro espagnol. Ainsi, le visiteur retrouvera sur place peintures grands formats, sculptures, dessins, céramiques, lithographies, gravures et maquettes d’œuvres.
Au fil des salles, le visiteur découvrira les différentes techniques utilisées par Miró ainsi que les sources d’inspiration qui ont façonné son style figuratif à la limite de l’abstraction, tels que l’art japonais, la poésie, l’expressionnisme américain ou l’art rupestre.
Chez Miró, on est ébloui par sa palette des couleurs vives, dominée par le bleu, ce bleu qui rappelle la Méditerrané qui l’a vu naître et qu’il affectionne tant. Mais on est aussi ébloui par l’originalité des formes de ses dessins qui semblent mouvoir à l’intérieur de la toile.
À La Banque, le visiteur peut admirer parmi d’autres oeuvres des tableaux tels que Le chant de la prairie (1964), Personnages, Oiseaux (1977) ou l’emblématique sculpture Tête et oiseau (1967), une sculpture d’assemblage qu’il réalisa à partir d’objets usuels glanés pendant ses promenades en bord de mer ou dans la campagne au centre de l’île.
Crédits photo principale : Joan Miró, Foulard, 1964, Collection Fondation Maeght, Photo Claude Germain © Successió Miró – ADAGP, Paris, 2024
INFORMATIONS PRATIQUES
- TITRE : Miró
- LIEU : La Banque musée des Cultures et du Paysage d’Hyères
- ADRESSE : 14 avenue Joseph Clotis 83400 Hyères
- HORAIRES : Du 13 juillet au 20 septembre
- Du mardi au vendredi de 11h à 19h samedi de 15h à 19h et dimanche de 10h à 14h
- Du 20 septembre au 12 juillet
- Mardis, jeudis, vendredis, dimanches de 14h à 18h Mercredis et samedis de 10h à 13h et de 14h à 18h
- DATES : jusqu’au 24 novembre 2024
- ENTRÉE : 4€ – 7€
- RENSEIGNEMENTS : Ville de Hyères