Inspiré de faits réels et du roman éponyme d’Héctor Abad Faciolince, le réalisateur madrilène Fernando Trueba livre un portrait sincère et touchant d’une famille colombienne dont le père, docteur et professeur universitaire en santé publique à l’université de Antioquia (Medellín), se bat pour améliorer la santé des plus pauvres dans un pays frappé par la violence et les inégalités sociales. 


UN HOMME D’EXCEPTION

Il existe des parcours de vie méconnus qui méritent d’être mis en lumière. Avec ce superbe film, Fernando Trueba a voulu nous raconter la vie d’un homme d’exception. Il a choisi de le faire à travers le regard admiratif et affectueux de son fils. Le personnage d’Héctor Abad, interprété par Javier Cámara, est une sorte de Atticus Finch, figure centrale de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur (Robert Mulligan, 1962) : un homme bon et honnête qui se bat pour que justice soit faite.

À l’instar d’Atticus Finch, Héctor Abad Gómez est un personnage à la fois humble et charismatique, un père de famille dévoué qui transmet à sa progéniture les valeurs qui lui sont chères dans une ambiance de tolérance et créativité. Mais par-dessus tout, c’est un médecin engagé pour la défense des droits de l’Homme dans le tumultueux Medellin des années 80.

En tant que médecin, Héctor Abad met en place des campagnes de vaccination et des mesures d’hygiène dans les quartiers les plus pauvres de la ville. Dans ces bidonvilles délaissés par les pouvoirs publics et dans lesquels circulent de nombreuses maladies, les habitants vivent entassés dans une extrême pauvreté, sans même l’accès à l’eau potable. Un travail qui, de nos jours, résonne d’autant plus fortement suite à la récente crise sanitaire. 

JAVIER CÁMARA EN ÉTAT DE GRÂCE

Interprété par un Javier Cámara en état de grâce, L’oubli que nous serons a remporté en février dernier le Goya du meilleur film hispano-américain. L’acteur espagnol confirme ainsi qu’il est l’un des interprètes les plus en vue du cinéma ibérique. Avec une palette interprétative très riche qui va de la comédie au drame, il a travaillé avec des réalisateurs du calibre d’Almodóvar, Isabel Coixet ou encore Cesc Gay.

Dans L’oubli que nous serons, Javier Cámara se met littéralement dans la peau de ce personnage touchant et plein de vie, mélange d’extrême douceur vis-à-vis de ses proches et des plus démunis et de détermination farouche dans ses engagements en dépit des menaces qui pèsent sur lui.     


FICHE DU FILM


Affiche du film L’oubli que nous serons
  • Titre original : L’oubli que nous serons
  • De : Fernando Trueba
  • Avec : Javier Cámara, Nicolás Reyes, Juan Pablo Urrego
  • Date de sortie : 9 juin 2021
  • Durée : 1h 75 min
  • Distributeur : Nour Films
  • Sélection officielle Cannes 2020
  • Prix : Goya au meilleur film hispano-américain 2021