Le mois de novembre est là mais difficile de croire que l’hiver et le froid arrivent à grands pas ! Profitons encore un peu de cet été indien qui ne fera pas long feu en multipliant les sorties culturelles, concerts, expos, cinéma, spectacles, il y en a pour tous les goûts !
En salle…
Toujours à l’affiche, Un Amor, le nouveau long métrage d’Isalbel Coixet, est un film splendide que nous vous recommandons chaleureusement de voir si ce n’est déjà fait. En effet, dotée d’un talent fou, la réalisatrice espagnole n’a pas son pareil pour raconter des histoires et c’est le fameux roman éponyme de Sara Mesa, véritable phénomène littéraire en Espagne, qu’elle a choisi d’adapter. Et cette adaptation est une véritable réussite !
Sorti il y a tout juste quelques jours, Tótem de Lila Avilés est un bouleversant récit sur la vie et la mort. C’est au sein d’une famille nombreuse et à travers le regard d’un enfant dont le père est malade de cancer que la jeune réalisatrice mexicaine plonge sa caméra pour signer une histoire aussi sensible que poignante. Ne manquez pas non plus l’interview que Lila Avilés a eu la gentillesse de nous accorder récemment !
C’est mercredi prochain, le 6 novembre, que vous pourrez découvrir dans les salles obscures L’affaire Nevenka, le nouveau long métrage d’Icíar Bollaín. La grande réalisatrice espagnole se penche sur une histoire sordide qui a défrayé la chronique à la fin des années 90 et qui s’avère être le tout premier cas #MeToo espagnol… La protagoniste, Nevenka, tout juste sortie de l’Université et nommée conseillère municipale devient la proie du populaire et tout-puissant maire d’une commune du nord de l’Espagne.
Enfin, c’est le 20 novembre que vous découvrirez Mémoires d’un corps brûlant d’Antonella Sudasassi Furniss, un film qui s’intéresse à la sexualité des femmes âgées ainsi qu’à leurs désirs les plus intimes et à leurs expériences de vie parfois d’une brutalité sans nom. Un long métrage qui met en lumière un sujet encore largement tabou et qui revêt une véritable dimension politique en permettant à ces femmes de sortir du silence et de ne plus rester invisibilisées.
La musique…
Doit-on encore vous la présenter ? Sílvia Pérez Cruz, l’une des plus grandes voix espagnoles de ces 15 dernières années, sera sur la scène du Théâtre de la Ville le 7 novembre aux côtés du maestro de la guitare argentine Juan Falú. Les flamboyants flamencos, fados et habaneras de Sílvia Pérez Cruz, les tangos, milongas et autres chacareras de Juan Falú, c’est à un sacré programme que nous convie le Théâtre de la Ville. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le concert est complet, mais le Théâtre de la Ville remet en vente quelques billets avant chaque représentation alors vous pouvez tenter votre chance sur place, sait-on jamais !
Mayra Andrade, Lura, Sara Tavares, Elida Almeida, Neuza… Une chose est sûre, l’archipel du Cap-Vert regorge de chanteuses de grand talent. Parmi celles-ci, une jeune femme se distingue depuis plusieurs années par ses renversantes interprétations de mornas et de coladeiras, des styles que le grand public découvrait il y a trente ans grâce à Cesária Évora. Avec Moda Antiga, son troisième album studio à paraître le 8 novembre prochain, Lucibela confirme qu’elle est bel et bien l’une des grandes héritières de la Diva aux pieds nus… Elle sera sur la scène du Café de la Danse le 15 novembre, ne la manquez pas !
C’est au Théâtre du Châtelet que deux icônes du flamenco contemporain, la chanteuse Estrella Morente et le guitariste Rafael Riqueni nous donnent rendez-vous le 25 novembre pour rendre hommage aux plus grandes figures historiques de l’art andalou comme Pastora Pavón, Niño Ricardo, Dolores Jiménez Alcántara ou Niño de Marchena. Un voyage musical sur près d’un siècle de flamenco ! Un projet en duo avec Rafael Riqueni qui va bien au-delà de la musique comme nous le révèle Estrella Morente au fil d’une magnifique interview à lire absolument.
Amateurs de tango, à vos agendas ! C’est le 7 décembre dans l’écrin feutré du théâtre des Abbesses que le bandonéoniste Juanjo Mosalini nous invite à découvrir les lignes de fuite de Tangueada, une partition écrite à quatre mains avec le contrebassiste Leonardo Teruggi au sein du Mosalini Teruggi Cuarteto. Sur scène, quatre musiciens pour un concert à l’avant-garde du tango, en prise directe avec l’esprit de liberté insufflé il y a un demi-siècle par Astor Piazzolla. Un grand moment de musicalité en perspective !
Enfin, nous avons le plaisir de vous annoncer le retour à Paris d’un très grand artiste espagnol, l’agitateur folklorique des Asturies, Rodrigo Cuevas. Après avoir retourné le public du Café de la Danse, du Cabaret Sauvage et du festival Villes des Musiques du Monde, l’agent provocateur de la nouvelle sono mondiale posera ses valises le 1er avril 2024 à La Cigale. Si vous ne l’avez jamais vu sur scène, foncez, Rodrigo Cuevas est un entertainist hors pair et ses concerts sont des expériences uniques en leur genre.
Les spectacles…
C’est à un spectacle à la croisée des mondes, le nouveau et l’ancien, auquel l’Alejandro Lara Dance Project, une troupe de danse madrilène fondée il y a tout juste quatre ans, nous convie au Théâtre le Ranelagh le 12 novembre. Initié par le talentueux danseur et chorégraphe Alejandro Lara, Rose d’Espagne a pour ambition de revisiter grâce à une mise en scène moderne, dynamique et pleine de liberté l’Escuela Bolera, l’école du Boléro espagnole qui combine des éléments de danses régionales, de danse classique et de ballet. Un spectacle qui rassemble des danseurs particulièrement expérimentés qui officient au sein du Ballet National d’Espagne ou de la Compagnie Antonio Najarro…
Si vous n’avez pas pu assister à la première représentation de Dúal, un spectacle flamenco de haute volée signé Mercedes Ruiz et Santiago Lara, notez qu’ils seront de retour en mars et en juin 2025 au théâtre de la Scala. Du flamenco dans sa forme la plus pure porté par une bailaora et un guitariste d’exception, ne manquez pas la lecture de notre chronique pour tout savoir sur ces prochaines représentations.
Les expos…
Pour sa dernière exposition dans son mythique bâtiment Jean Nouvel du boulevard Raspail, La Fondation Cartier pour l’art contemporain nous invite à découvrir une superbe rétrospective de l’œuvre d’Olga de Amaral. Considérée comme une figure incontournable de la scène artistique colombienne, Olga de Amaral est l’un des plus importants représentants de l’art textile – ou fiber art – à l’international. Une superbe expo à découvrir de toute urgence !
Il aura fallu plus d’un mi-siècle pour que l’œuvre de Cristino de Vera fasse son retour à Paris ! C’est à l’Institut Cervantes que vous aurez l’occasion de découvrir, sans doute pour la première fois, les œuvres de l’un des plus grands peintres espagnols de la seconde moitié du XXème siècle. Avec une trentaine d’œuvres exposées, l’exposition Cristino de Vera, le peintre du silence, met l’accent sur le début de sa carrière artistique, une période caractérisée par des œuvres inspirées de tableaux exposés au Musée du Prado – notamment les peintures de Zurbarán – qu’il fréquentait alors assidûment et par sa chère Tenerife natale.
Pour célébrer les 100 ans du surréalisme, le Centre Pompidou accueille une exposition de grande envergure qui retrace plus de 40 ans de ce mouvement d’une effervescence créative sans égale. Avec près de 500 œuvres et documents, cette exposition intitulée Surréalisme propose une plongée fascinant dans le mouvement surréaliste, au sens large du terme, puisque non seulement les arts plastiques y ont une place de choix, mais la littérature et le cinéma y sont aussi représentés.
Cet été, nous avons eu l’opportunité de voir une magnifique exposition sur l’œuvre de Joan Miró à La Banque, musée des Cultures et du Paysage d’Hyères. Cette exposition porte son attention aux œuvres de maturité de l’artiste barcelonais. En effet, à la fin des années 1950, Joan Miró entame une période artistique marquée par une profusion créative intense dans laquelle couleurs et formes se déclinent dans tous leurs états.
L’équipe de Que Tal Paris ?