Le beau temps revient et avec lui, une magistrale éclosion de bourgeons culturels, à cueillir sans modération… Des bouquets de films, des bottes de concerts, des gerbes de spectacles, en mars, vous allez en voir de toutes les couleurs !
En salle…
Sorti tout juste mercredi dernier, El Agua d’Elena López Riera nous emmène en Espagne, dans un petit village. Là, tout le monde connaît la légende selon laquelle le fleuve s’empare d’une femme à chaque nouvelle inondation. La réalisatrice espagnole signe avec El Agua un film audacieux, entre fiction et documentaire, sur ce village marqué par la tradition et dans lequel la jeunesse semble ne plus avoir d’avenir.
Le 8 mars, deux films vous attendent, Nayola de José Miguel Ribeiro et Tengo sueños eléctricos de Valentina Maurel.
À travers l’histoire de trois femmes de trois générations successives appartenant à une même famille, le poignant film d’animation Nayola met en lumière leur courage ainsi que leurs destins à jamais marqués par la terrible guerre civile qui a meurtri l’Angola.
Tengo sueños eléctricos nous plonge quant à lui dans la relation tout en clairs obscurs entre un père et sa fille adolescente. La réalisatrice costaricienne Valentina Maurel nous offre des images d’une grande sensibilité qui mettent à nu cette relation complexe. Un premier film bardé de prix, dont le Léopard de la meilleure réalisation au Festival de Locarno.
C’est le 15 mars que vous pourrez découvrir sur grand écran Un varón du colombien Fabián Hernández, là encore, un premier long métrage coup de poing qui explore le thème de la violence au sein de la jeunesse colombienne, mais aussi l’impact pernicieux d’une certaine représentation de la masculinité en lien avec la délinquance et la grande criminalité.
Rendez-vous ensuite le 22 mars où pas moins de trois films vous attendent !
Grand prix de la Semaine de la critique au dernier festival de Cannes, L’Eden, premier long métrage du réalisateur colombien Andrés Ramírez Pulido s’affirme comme la chronique d’une jeunesse perdue. Nous marchons dans les pas d’Eliú, un adolescent incarcéré dans un centre pénitentiaire expérimental pour mineurs, pour mieux comprendre les ressorts intimes, mais ô combien universels, qui l’ont mené ici.
Chili 1976 de Manuela Martelli prend quant à lui la forme d’un thriller politique haletant. Inspirée par la mort dans d’étranges circonstances de sa grand-mère, Manuela Martelli nous plonge dans les heure sombres de l’Histoire du Chili pour tisser le portrait saisissant d’une femme piégée entre son milieu et ses convictions, incarnée par une Aline Küppenheim en état de grâce.
Goya du meilleur film d’animation en 2022, Valentina, de la productrice Chelo Loureiro (Unicorn Wars, Sultana’s dream…) est un petit bijou d’animation à l’optimisme contagieux. Vous serez conquis et émus par le personnage de Valentina, une adorable petite fille atteinte de trisomie 21 qui, en dépit de son handicap, souhaite réaliser son rêve le plus cher.
Enfin, c’est le 29 mars que sortira Los Reyes del Mundo, le nouveau long métrage de Laura Mora, réalisatrice du très remarqué Matar a Jesus (2018). Marquée dans sa chair par la violence qui habite la jeunesse de son pays, la réalisatrice colombienne signe un nouveau long métrage poignant, lauréat de la Concha de Oro au dernier festival de San Sebastián, dans lequel elle suit une bande de jeunes laissés pour compte au fil d’un road trip initiatique.
La musique…
La quarantième édition de Banlieues Bleues se profile à l’horizon et les inconditionnels de musiques latines vont s’en donner à cœur joie avec les concerts d’Emicida, de Rocío Márquez y Bronquio, de Raül Refree et Rokia Koné, du collectif de DJ portugais Príncipe Discos mais aussi des colombiens Teto Ocampo et La Sonora Mazurén, une formation dont ce sera le premier concert en France, mais certainement pas le dernier si l’on se fie au potentiel ravageur de leurs cumbias, champetas et autres chichas perchées ! Également, ne manquez pas les deux soirées d’ouverture du festival qui, non contentes d’être gratuites sur inscription, prendront place dans des lieux exceptionnels… Du 24 mars au 21 avril, profitez du festival Banlieues Bleues pour faire le plein de concerts !
Autre événement à marquer d’une pierre blanche, la venue en région parisienne de la diva espagnole Luz Casal, le 7 avril au Théâtre de Poissy, à un jet de pierre de Paris. Un concert à ne pas manquer, tant elle nous avait enchanté lors de son dernier passage Paris à la Salle Pleyel en décembre 2017.
Enfin, si l’envie vous prend d’écouter quelques disques, on a des chroniques toutes chaudes qui vous attendent ici.
Les spectacles
Le printemps sera cubain ou ne sera pas ! Pour mettre un peu de soleil dans votre quotidien, deux grands spectacles hauts en couleurs débarquent de La Havane pour notre plus grand plaisir.
C’est ainsi que vous retrouverez pour la première fois dans la capitale Pasión de Buena Vista, un show qui a déjà conquis plus de 800.000 spectateurs à travers le monde ! Cette troupe cubaine débarque pour la toute première fois en France, du 20 au 26 mars au Casino de Paris. Un spectacle où danses et musiques s’entremêlent pour vous emmener loin, très loin, au cœur des rues de La Havane, là où les nuits semblent ne jamais vouloir prendre fin !
Le spectacle ¡ Viva la Vida ! de la troupe Soy de Cuba investira quant à lui la scène du 13ème Art du 14 au 26 mars. Bien connu des aficionados, ce show gorgé de musiques et de danses met en scène les destins croisés d’Ayala, une danseuse hors pair et de Jesús, un jeune boxeur aussi talentueux qu’élégant, qui travaillent tous deux sans relâche pour toucher leurs rêves du doigt !
Succès oblige, la pièce de théâtre Drôle de genre, avec à l’affiche la pétillante Victoria Abril, fait son grand retour sur la scène du Théâtre Antoine à partir du 8 mars prochain. Une comédie furieusement ancrée dans son époque et qui aborde avec malice le thème du genre. On rit beaucoup, mais on en ressort aussi avec une foule de questions !
Le thème du genre sera également au cœur de Nosostras las monstruas qui se jouera du 5 au 9 avril au Théâtre de l’Opprimé. Cette pièce LGBTQIA+ proposée par la compagnie chilienne CoArtRe prend la forme d’une relecture de la célèbre pièce Les Bonnes de Jean Genet et distille à travers les témoignages d’acteurs de la diversité sexuelle une critique socio-politique sans concession de nos sociétés libérales contemporaines.
C’est également au Théâtre de l’Opprimé que vous pourrez découvrir du 1er au 4 avril Maria et ses six ou sept enfants de la compagnie À force de rêver, une pièce qui nous invite à suivre le périple d’une famille partie en 1915 d’Andalousie pour rejoindre l’Argentine. Grâce à une mise en scène aussi ingénieuse que poétique, les protagonistes de notre histoire prendront vie, comme pour symboliser la fragilité de la mémoire, sous la forme de dessins et de poupées de papier…
Enfin, le collectif LA FLEUR prendra d’assaut le Théâtre La Commune – Aubervilliers du 15 au 26 mars pour nous faire revivre les heures de gloires d’El Nueve, club culte et haut lieu de la contre-culture mexicaine qui a rythmé les nuits de la capitale tout au long des années 80. Un spectacle total qui investira les deux salles du théâtre et grâce auquel, entre musique live, shows transformistes, projections de films d’avant-garde et DJ sets, nous plongerons avec délectation dans cette contre-culture hédoniste et d’une folle créativité !
Les expos…
Cap à présent sur l’imaginaire avec Alberto Giacometti / Salvador Dalí. Jardins de rêves à l’Institut Giacometti dans le quartier de Montparnasse. Au gré de cette exposition consacrée à l’œuvre commune de ces deux titans du XXème siècle, vous plongerez dans les arcanes d’un projet qui, jusqu’à présent, n’avait jamais vu le jour…
Faut-il voyager pour être heureux ? C’est la question que pose cette expo inédite sur la thématique du voyage à la fondation EDF. Au programme, 32 artistes contemporains, français et internationaux, nous invitent à nous interroger sur le voyage comme activité de bien-être, mais sur son impact sur notre planète.
L’équipe de Que Tal Paris ?