Le printemps est là et avec lui éclosent une multitude de propositions culturelles plus alléchantes les unes que les autres. Cinéma, musique, spectacles, littérature, accrochez-vous, le programme est d’une densité sidérale !


EN SALLE…

Commençons par Utama. La terre oubliée, le premier long métrage d’Alejandro Loayza Grisi, Prix du jury au dernier festival de Sundance. Avec ce film, le jeune réalisateur signe une magnifique fable sur l’histoire d’amour d’un vieux couple d’Indiens Quechuas. Leur amour est aussi profond que leur attachement à leur terre, qu’ils ne peuvent se résoudre à quitter, même lorsque celle-ci devient inhabitable…

Cap ensuite sur une reprise, Les femmes des autres (1963) de Damiano Damiani. Peut-on oublier le temps présent et revivre sa jeunesse l’espace d’une nuit ? Dans ce long métrage, le réalisateur italien suit quatre copains milanais d’âge mur qui se retrouvent et décident de passer ensemble une soirée comme au bon vieux temps. Damiano Damiani signe un film qui démarre comme une comédie de mœurs et emprunte ensuite sur un chemin plus mélancolique, qui rappelle à bien des égards le néoréalisme italien.

Sorti en 2017, Les derniers jours dans le désert de Rodrigo García fera également l’objet d’une reprise sur grand écran le 25 mai prochain. Avec ce film, le réalisateur colombien, fils du prix Nobel de littérature Gabriel García Márquez, esquisse un portrait profondément humain de Jésus, interprété ici pour un Ewan McGregor en état de grâce. En nous racontant l’histoire singulière de Jésus les derniers jours avant sa crucifixion, Rodrigo García opérait alors un changement de registre radical par rapport à ses précédentes productions.

Enfin, toujours à l’affiche dans les salles obscures, ne manquez pas Qui à part nous de Jonás Trueba, un film qui balaie les idées reçue et l’image que nous avons su les adolescents. Une expérience de cinéma immersif dans laquelle Jonás Trueba part à la rencontre de jeunes de tout bord et suscite un dialogue sur leurs inquiétudes, leurs envies, leurs idées politiques, l’amour, le futur…

LA MUSIQUE…

Attention, avalanche de concerts géniaux, à commencer par le superbe auteur-compositeur brésilien Rodrigo Amarante au Cabaret Sauvage le 6 mai. Célèbre pour son tube planétaire Tuyole thème qu’il a composé pour la série Narcos, Rodrigo Amarante est l’un des plus fins songwriters de sa génération. À voir sur scène, absolument !

Cap ensuite le 12 mai sur le Trianon pour Calexico ! Sur scène, la formation de Tucson est tout simplement époustouflante. Leurs folk songs du désert, flirtant avec les harmonies mariachis et les rythmes cumbias, sont un enchantement… Le groupe débarque à Paris en forme olympique avec un tout nouvel album, El Mirador, l’un de leurs meilleurs à ce jour…

La communauté tanguera a aussi de quoi se réjouir avec Piazzolla Tango, un concert-hommage à la figure d’Astor Piazzolla dirigé par Juanjo Mosalini le 20 mai au Théâtre de Suresnes Jean Vilar. Reprenant la formation fétiche d’Astor Piazzolla, le quintette, le brillant bandonéoniste Juanjo Mosalini rendra un vibrant hommage au maestro. Un concert-hommage qui s’annonce aussi brillant que celui rendu sur la scène du Théâtre du Châtelet il y a quelques mois !

C’est le 25 mai que la communauté portugaise a rendez-vous au Centquatre pour un événement exceptionnel, La nuit 104 des fados. Une affiche incroyable, du fado le plus traditionnel au plus avant-gardiste, qui verra se succéder sur scène Mariza, António Zambujo, le duo Lina / Raül Refree et Fado Bicha. Six heures de musique et de festivités, rien que ça !

Du côté des albums, nous avons le plaisir de vous annoncer le grand retour dans les bacs d’Ibeyi ! Les sœurs Díaz ont beau avoir conquis le monde, croisé le fer avec Orelsan, Residente et Beyoncé, ce n’est pas pour autant qu’elles versent dans la facilité. Après deux albums remarquables, Spell 31, s’impose comme un nouveau diamant brut, un véritable point d’orgue dans une discographie qui ne souffrait déjà d’aucun faux pas. Un album entre ombre et lumière, qui mêle le spirituel et la chair, l’amour et la mort, le passé, le présent et le futur, dans un tourbillon de créativité permanent.  

Autre grande réjouissance, le retour cet été de Tempo Latino ! Le plus grand festival européen de musiques latines, meurtri ces deux dernières années par la crise sanitaire signe son retour avec à l’affiche Los Van Van ft. Alexander Abreu, Con Tumbao ft. Isaac Delgado, Pacific Mambo Orchestra, Interactivo, Minyo Crusaders, London Afrobeat Collective et Alain Pérez. Une sacrée affiche dont nous vous reparlons très vite en détail. En attendant, retrouvez notre interview très spéciale d’Éric Duffau, le fondateur de Tempo Latino !  

LES SPECTACLES…

Là encore, vous ne saurez plus où donner de la tête grâce à Chantiers d’Europe, un festival initié par le Théâtre de la Ville qui invite des artistes venus des quatre coins du continent pour repenser l’Europe de demain. Un festival engagé, qui braque les projecteurs sur des compagnies qui s’emparent volontiers de thèmes politiques et sociaux.

Au programme, la chanteuse transalpine Maria Mazzotta à l’Espace Pierre Cardin le 14 mai, Eastern Loves de la compagnie portugaise Hotel Europa au Théâtre des Abbesses du 16 au 18 mai, Sons menteurs mystérieux des chorégraphes portugais Sofia Dias et Vítor Roriz à l’Espace Cardin du 20 au 21 mai, La Petite dans la forêt profonde du duo d’origine grecque Philippe Minyana et Pantelis Dentakis à l’Espace Cardin du 23 au 25 mai, A Nublo des espagnols Mária Jerez et Edurne Rubio au Théâtre des Abbesses du 31 mai au 1er juin et Rebota rebota y en tu cara explota des espagnols Agnés Mateus et Quim Tarrida à l’Espace Cardin du 10 au 12 juin…et bien d’autres encore !

Pour les aficionados de la danse, rendez-vous à La Villette du 19 au 22 mai pour un spectacle composé de trois pièces de la chorégraphe portugaise Tânia Carvalho, interprétées par le Ballet National de Marseille. Une soirée sous le signe de la grâce et de la virtuosité !

LES EXPOS…

Jusqu’au 29 mai prochain, La Fondation Cartier accueille en son sein pour la première fois en France une grande exposition consacrée à l’œuvre de la photographe mexicaine Graciela Iturbide. Au programme d’Heliotropo 37, plus de 200 images parmi les plus iconiques de l’artiste ainsi qu’une série en couleur réalisée spécialement pour l’occasion. Une exposition à ne pas manquer pour tous les amateurs de photographie !

Du côté d’Epinal, le Musée de l’image vous propose Posada, génie de la gravure, une exposition qui vous invite à plonger dans l’univers de l’un des plus emblématiques maestros de la gravure mexicaine.

Enfin, en termes d’expositions, c’est un véritable blockbuster qui déboule à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine. Machu Picchu et les trésors du Pérou nous propose une expérience immersive au cœur des civilisations précolombiennes. Un parcours qui vous révèlera pas moins de 190 pièces, des parures, des céramiques, des masques symboliques et funéraires, autant de chefs-d’œuvre archéologiques qui, pour la plupart, n’étaient jamais sortis du Pérou. Et au bout du voyage, vous aurez l’occasion de visiter virtuellement le mythique Machu Picchu !

LES LIVRES…

L’Angleterre a son serial killer emblématique, Jack l’Éventreur, ainsi que From Hell (1999), la remarquable adaptation en roman graphique de ses atroces crimes par Alan Moore et Eddie Campbell. De son côté, l’Argentine a Cayetano, un enfant monstre qui assassina au début du XXème siècle quatre enfants, en blessa sept autres, provoqua des incendies et tortura ou tua une multitude d’animaux. Cayetano, le premier serial killer argentin, roman graphique signé Luciano Saracino et Nicolas Brando, retrace son sordide parcours…

Bonne lecture !

L’équipe de Que Tal Paris ?