Né d’un père italien et d’une mère française tout en ayant passé une bonne partie de son enfance au Brésil avant de poser respectivement ses valises à Paris, Londres, New York et Los Angeles, Tomasso Taddonia alias Carbeau a le goût du voyage et le métissage dans le sang. Des sonorités à la pelle, entre électro, MPB, jazz et italo disco que l’on retrouve sur Madrugada, premier album d’une rare singularité qui devrait rapidement se faire une place dans le panorama des musiques actuelles.
Carbeau, un parcours à l’échelle du monde
Né à Paris, Tomasso est initié très jeune à la musique par son père qui l’emmène voir des concerts de jazz, de rock et le forme à la batterie et aux claviers qu’il pratique en amateur. À l’âge de sept ans, départ pour le Brésil où il continue son apprentissage des percussions et se met au piano en autodidacte. Adolescent, il revient en France et s’initie au jazz avec un prof particulier avant de faire ses valises pour Londres d’où il postule au prestigieux Berklee College Of Music.
Une fois son diplôme en poche, Tomasso s’envole pour New York, forme un combo jazz, Triple Tea, avant d’être embarqué par le duo indie rock The Lemon Twigs comme clavier pour une tournée d’un an et demi.
Installé depuis à Los Angeles, ce musicien qui a engrangé une multitude d’expériences et s’est imprégné d’une très large palette d’influences se consacre à son projet solo, Carbeau.
S’il n’est pas toujours utile de connaître le curriculum vitae d’un artiste pour en apprécier la musique, ce petit historique vous permettra néanmoins de mieux comprendre ce qui confère à la musique de Carbeau son caractère unique.
Madrugada, une cartographie musicale singulière
À première vue, les sonorités proposées par Carbeau ne sont pas sans rappeler celles d’artistes et projets estampillés French Touch tels que Polo & Pan ou les récentes incursions brésiliennes de Yuksek.
Mais Madrugada s’en distingue par des compositions et des arrangements sophistiqués qui visent davantage à exalter l’imaginaire qu’à cocher systématiquement les cases du cahier des charges du dancefloor.
Au programme, une Tartaruga s’ébattant lascivement dans les eaux azur de la baie de Rio, une Mare Nero mêlant magistralement basses électro telluriques et chants grégoriens oniriques ou un Madrugada chanté à la fois en italien, en français et en portugais qui, après avoir exploré plusieurs exo-planètes de la galaxie électro, s’offre un atterrissage en douceur avant de couper ses moteurs sur un tarmac jazzy de bon aloi…
Élégante, originale et furieusement actuelle, la musique de Carbeau a tout pour elle.