Qui de mieux que Virgilio Piñera pour exprimer le sentiment d’insularité, d’enfermement et de finitude que l’on peut vivre dans l’île de Cuba. Leonardo Padura s’est inspiré des vers du poète, écrivain et dramaturge cubain « La maudite circonstance de l’eau de toutes parts » pour trouver le titre de son dernier ouvrage. À Cuba, c’est bien cette « conscience de vivre entourés d’eau, encerclés par l’eau » qui façonne, les caractères, la culture, le quotidien de habitants d’une île qui n’a jamais eu de cesse d’être sur le devant de la scène depuis plus de 50 ans.
Dans cet extraordinaire recueil d’essais, Leonardo Padura évoque le métier d’écrivain, pourquoi et comment il écrit. Au fil des pages, il explore également les coulisses de ses romans les plus emblématiques tels L’homme qui aime les chiens sur l’assassinat de Trotski par Ramon Mercader qui finira ses jours à Cuba ou Les Hérétiques sur les traces des juifs ayant essayé de débarquer sur l’île pour fuir le nazisme.
Le romancier originaire du quartier havanais de Mantilla nous parle également de l’île de Cuba, de son Histoire, de sa passion pour le base-ball, le cinéma, le journalisme, mais aussi et surtout, de la littérature cubaine et des hommes de lettres qui ont forgé son imaginaire.
Au final, L’eau de toutes parts s’impose comme une exceptionnelle masterclass menée par un écrivain au talent incommensurable. Un ouvrage jonché de touches d’humour, comme lorsque Padura exprime son désir d’être à l’occasion Paul Auster, un auteur que l’on interroge uniquement sur ses romans, pour ne pas avoir à répondre à toutes ces questions sur l’avenir de son pays ou sur son choix d’habiter Cuba.
Crédits photos : Iván Giménez (Portrait Leonardo Padura)
INFOS ÉDITEUR
- Titre original : Agua por todas partes
- Auteur : Eduardo Padura
- Langue originale : espagnol (Cuba)
- Traduction : Elena Zayas
- Publication : avril 2022
- Éditeur : Éditions Métailié
- Pages : 400
