Il est sans nul doute l’un des plus grands photographes vivants du XXème siècle. L’américain Elliott Erwitt, figure emblématique de l’agence Magnum, est à l’honneur au Musée Maillol pour une vaste rétrospective qui rassemble non seulement ses clichés en noir et blanc ayant fait sa renommée internationale, mais aussi ceux, moins connus, provenant de ses archives en couleurs.
Un photographe globe-trotteur
Né à Paris en 1928 au sein d’une famille d’émigrés russes, Elliott Erwitt grandit à Milan. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, les Erwitt émigrent aux États-Unis et finissent par s’installer à Los Angeles en 1941. C’est dans la Mecque du cinéma qu’il trouvera du travail dans un laboratoire où il est chargé de développer des tirages de dédicaces de stars hollywoodiennes. Depuis, sa passion pour la photographie ne l’a jamais quitté.
À la différence d’autres photographes qui se sont rapidement spécialisés, Elliott Erwitt a touché à tout en matière de photographie et, chose rare, a toujours excellé dans chaque domaine. Ce photographe globe-trotteur s’intéresse aux personnes et personnalités de son temps (Nixon, Kennedy, Che Guevara, Castro, Grace Kelly…), à l’architecture, au quotidien des rues des grandes cités, notamment New York, sa ville fétiche dans laquelle il réside depuis la fin des années 40.
Comme photoreporteur de Magnum, une agence qu’il a dirigée dans les années 1960, il a parcouru le monde avec sa caméra en bandoulière pour nous livrer des images saisissantes et qui ont souvent fait la une des plus grands médias. Sans non plus oublier ses magnifiques clichés publicitaires ou ses talents de réalisateur de cinéma.
L’humain au centre de la photo
Ce qui frappe à travers l’ensemble de l’œuvre de ce photographe prolifique et accompli, c’est le profond humanisme qui imprègne l’ensemble de ses clichés. Comme il l’affirme lui-même « En réalité, dire qu’il y a de l’humanité dans mes photos est le plus grand compliment qu’on ne m’ait jamais adressé. »
L’exposition dévoile des photos iconiques de l’artiste comme New York City, USA, 1974, qui a été choisie pour illustrer l’affiche de l’exposition. Un cliché qui reprend une thématique chère à Erwitt, celle du chien et des jambes. Le photographe américain considère en effet les canidés comme de parfaits modèles : « Ils sont partout. Ils sont habituellement sympathiques ; Ils ne se plaignent pas. Et ils ne demandent pas de tirage… »
Au fil de l’exposition, vous retrouverez également des photos prises au cours de ses nombreux voyages à travers les États-Unis pendant lesquels il réalise des reportages dans des milieux et des contextes très variés. Par exemple, avec Tropicana Hotel, Las Vegas, USA, 1957, il s’insinue dans l’intimité des loges de showgirls se maquillant et s’habillant avant de monter sur scène.
Erwitt a su capter comme nul autre son temps. À travers ses photos, il tisse un portrait unique de ses contemporains et d’une société américaine emplie de clairs obscurs. Un photographe chez lequel on retrouve un saisissant dynamisme du vivant, de la tendresse, mais aussi et surtout des traits d’humour qui lui sont tout particulièrement caractéristiques. Cette attitude joviale face à la vie qui défile devant ses yeux est une constante dans son travail, sa façon à lui de nous rappeler que finalement, le rire, l’ironie et l’humour sont inhérents à notre condition humaine. » Je ne me lève pas le matin en me disant que j’ai décidé d’être drôle. Vous n’avez qu’à les regarder. Les choses sont drôles… »
Crédits photo principale : New York City, USA, 1974 © Elliott Erwitt / Magnum Photos
INFORMATIONS PRATIQUES
- TITRE : Elliott Erwitt, rétrospective
- LIEU : Musée Maillol
- ADRESSE : 61, rue de Grenelle 75007 Paris
- HORAIRES : tous les jours de 10h30 à 18h30. Nocturne les mercredis jusqu’à 22h
- DATES : du 23 mars au 24 septembre 2023
- TARIF : 16.50 -14.50 €
- RENSEIGNEMENTS : Musée Maillol