Le 5.02. Rodrigo Cuevas au Cabaret Sauvage

---

Après un passage remarqué l’an passé au Café de la Danse, Rodrigo Cuevas, l’agitateur culturel des Asturies, est de retour au Cabaret Sauvage à Paris ! Cet iconoclaste, mu par un amour inconditionnel des danses et des chants folkloriques du Nord de l’Espagne, s’est lancé il y a quelques années dans une spectaculaire opération de modernisation de ce répertoire. À grand renfort d’arrangements électro, de chorégraphies extatiques et d’une imagerie résolument queer, le Freddie Mercury des Asturies est un authentique facteur X, un pavé aux couleurs arc-en-ciel jeté dans la mare des gardiens de la tradition…

---

Rodrigo Cuevas, les musiques d’hier dans le monde de demain

Au lieu de grincer des dents, les gardiens du temple feraient mieux de le remercier. En effet, en propulsant le folklore asturien dans le XXIème siècle, Rodrigo Cuevas lui a offert une nouvelle jeunesse, un second souffle d’une insolente modernité. Ces chants et ces danses traditionnelles, promises à être sacrifiées sur l’autel de la mondialisation, reviennent aujourd’hui en force sur le devant de la scène tout en se donnant les moyens d’interpeller les nouvelles générations.

Danser le xiringüelu ou la muñeira sur Tik-Tok ? Mais pourquoi pas ! Et si jamais ces chorégraphies détrônent #renegadechallenge ou #sexyback, soyez certain que Rodrigo Cuevas ne sera pas loin…

C’est en collaborant avec l’incontournable producteur Raül Refree (Rosalía, Sílvia Pérez Cruz, Rocío Marquez…) que Rodrigo Cuevas est parvenu à définir son univers artistique si singulier. Sur Manual de Cortejo (2020), la fusion entre flûtes, percussions traditionnelles, cornemuses, basses synthétiques et gris-gris électro fonctionne à plein, laissant apparaître un Rodrigo Cuevas aussi à l’aise dans le chant traditionnel que dans un registre plus urbain.

Rodrigo Cuevas sur scène

En concert, tenues, chorégraphies et instruments traditionnels côtoient le plus naturellement du monde énormes infrabasses, bruissements électro et imagerie queer parfaitement assumée. À ce titre, il n’est pas rare de voir Rodrigo Cuevas entonner sur scène le Laissez-moi danser de Dalida, inoxydable hymne de la communauté homosexuelle francophone depuis 45 ans…

Comme il l’explique lui-même au détour de cet excellent épisode de Tracks sur Arte, il représente autant le folklore traditionnel des Asturies que les pédés des campagnes : « Quand je tombais sur un homophobe de merde, quelqu’un dont je me disais qu’il était homophobe, je bougeais moins les mains, je changeais le ton de ma voix, je pouvais même rire à ses blagues et ça me faisait me sentir très lâche… Mais j’étais incapable de faire face… Comme le disait Gloria Fuertes, qui est une excellente poétesse, « il ne me suffit pas d’être poète, il faut que les gens le remarquent. » Je pense que j’avais ce même besoin, ça ne me suffit pas d’être pédé, j’ai besoin qu’on le remarque. »

Un artiste total, dépositaire d’un univers artistique unique et qui met un sacré coup de pied dans la fourmilière des traditions… À découvrir d’urgence le 5 février prochain dans le cadre très glamour du Cabaret Sauvage ! Un écrin à la (dé)mesure de cet artiste inclassable qui a choisi de faire de sa vie un cabaret…

---

FICHE CONCERT

---