Le 26.03. Tardes de Soledad d’Albert Serra

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Couronné d’une concha d’or au dernier festival de Saint-Sébastien, Tardes de Soledad est le premier documentaire d’un cinéaste qui n’a eu de cesse de surprendre le public et la critique avec ses œuvres de fiction. Albert Serra nous plonge aujourd’hui dans l’univers de la tauromachie en suivant la star incontournable des arènes, le jeune torero péruvien Roca Rey. Tardes de Soledad est un film visuellement puissant, parfois choquant, avec des plans resserrés autour du torero et du taureau d’une sauvage beauté. La corrida comme vous ne l’avez jamais vue…   

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Le choix de la tauromachie et du torero Andrés Roca Rey

Des peintres comme Goya et Picasso, des écrivains comme Hemingway et García Lorca ou des musiciens comme Manuel Penella se sont inspirés de la corrida pour produire leur art. Au cinéma, Berlanga, Almodóvar et Richard Shepard se sont également intéressés à l’univers de la tauromachie et y ont consacré des films.

Albert Serra cherchait quant à lui un sujet pour réaliser un film documentaire : « J’ai toujours aimé le documentaire. Les films de Wang Bing, de Gianfranco Rosi…J’admire la radicalité de leur approche, la manière dont ils parviennent à faire le portrait d’une réalité mystérieuse, inaccessible, parfois contestée. Mais je ne voyais autour de moi aucun sujet apte à produire ce genre de fascination. Après réflexion, seule la corrida m’a semblé à la hauteur, constituée d’une tradition assez folle, hors du temps et controversée, capable de donner lieu au type de documentaire qui m’intéresse. Et je savais que les possibilités sonores et visuelles offertes par le numérique permettraient de construire une approche entièrement nouvelle. »

Si au départ, Albert Serra a commencé à filmer deux toreros, en envisageant de brosser le portrait de deux personnalités très contrastées, il a rapidement réalisé qu’Andrés Roca Rey dégageait une aura qui crevait littéralement l’écran. « J’ai donc décidé que le film ne porterait que sur lui. Nous l’avons suivi de façon intermittente pendant deux ans, voyageant au gré des autorisations, choisissant les arènes et les corridas qui nous semblaient le mieux convenir au projet… D’un point de vue logistique, c’était assez complexe. À force, ce monde à part aurait pu ne nous sembler que banal ou dégoûtant. Mais notre fascination pour lui n’a pas cessé de croître. », ajoute ainsi le réalisateur.

Une prouesse technique du cinéma

Dans Tardes de Soledad, Albert Serra parvient à saisir toute la solitude, le courage et la détermination de Roca Rey. Avec sa caméra, le cinéaste s’immisce dans le quotidien du torero en le suivant dans ses multiples déplacements en voiture avec le reste de sa quadrille ou à l’hôtel où le spectateur peut assister à la « cérémonie » de l’habillage, des instants de concentration maximale, un momentum quasi mystique avant de se rendre à la plaza.

Dans un même geste cinématographique, grâce à des plans très serrés sur la tête et le regard du taureau, Serra parvient à saisir toute la souffrance et la détresse de l’animal face à la mort.

Quant au son, des micros-cravates portés Roca Rey sur chacune de ses épaules ainsi que par les différents membres de son entourage à la plaza permettent de plonger dans son intimité et de saisir ces instants cruciaux dans lesquels il risque sa vie.

Crédits photos : © Dulac Distribution (photo de couverture)

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FICHE DU FILM

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