À l’affiche du Théâtre Jean-Vilar de Vitry, un groupe et une chanteuse qui s’évertuent à secouer la sono mondiale ! A votre gauche, Tangomotán, les héritiers naturels de Gotan Project, qui mêlent avec maestria électro et harmonies porteñas. À votre droite, MIMAA, une jeune artiste qui puise dans ses racines espagnoles pour mieux faire rimer trap et flamenco. Une soirée aussi électrique qu’éclectique sous le signe des musiques du monde de demain !
Tangomotán ou le tango augmenté
Formé en 2017 par quatre jeunes surdoués issus des conservatoires de Paris et de Gennevilliers – place forte de l’apprentissage du bandonéon – Tangomotán a toujours été limpide quant à ses intentions : produire un tango augmenté, un tango sûr de ses racines, mais qui ne se contenterait pas de réciter ses gammes et s’affranchirait des conventions.
Si Défense d’afficher (2017), leur premier album studio, s’avérait relativement classique dans sa forme, les performances scéniques du groupe l’étaient déjà beaucoup moins. Vêtus d’un bleu de travail, comme pour mieux souligner leur dynamique de Work In Progress perpétuel, les membres du groupe déclinaient leurs partitions au rythme des coups de pinceau d’une performance de live painting particulièrement saisissante.
La suite de leur parcours, une rencontre avec Sanseverino en 2019, puis une autre avec Tómas Gubitsch, les amènera à creuser les sillons du tango jazz et du tango rock.
Suite à ces collaborations, Tangomotán,qui ne supporte décidément pas le surplace, décide de se réinventer à nouveau. Le groupe accueille alors dans ses rangs un nouveau membre, le violoniste et beatmaker Robin Appareilly et lâche à l’automne 2022 un énorme E.P quatre titres, Ambición, à la croisée des harmonies porteñas et de l’électro…
La relève du tango electrónico
Tangomotán est-il le nouveau Gotan Project ? Oui, assurément, car fusionner avec autant d’à-propos électro et tango rappelle nécessairement les chemins empruntés il y a vingt ans par leurs glorieux aînés.
Mais une telle comparaison s’avère forcément réductrice au regard de l’approche bien plus expérimentale et abstraite mise en œuvre par le groupe sur cette dernière production. En effet, dans ces nouveaux morceaux pointe un appétit certain pour le minimalisme, celui de Steve Reich, de Teddy Riley, de Philipp Glass, mais aussi celui plus récent d’une pléiade d’artistes tels que Jeff Mills, Matthew Herbert, Aufgang ou Brandt Brauer Frick qui, chacun à leur manière, ont questionné la relation intime entre acoustique et électro.
Quant à savoir si Tangomotán joue encore du tango, la question est sans fondement. Dîtes-vous simplement que si Carlos Gardel et Astor Piazzolla étaient des millenials, le premier se serait déjà payé un vocodeur tandis que le second passerait son bandoneon dans un filtre passe-bas par simple curiosité du résultat.
Un groupe défricheur à voir de toute urgence !
En lever de rideau, c’est une jeune chanteuse originaire d’Alès, MIMAA, qui viendra nous gratifier de ses chansons bourrées d’énergie, à la lisière de la trap et du flamenco. Production taillée pour les dancefloors, paroles déclinées en espagnol, en italien et en français, sonorités flamenco et latino-américaines, la jeune chanteuse n’est pas à l’abri d’un tube tant ses chansons sont gorgées de refrains ensoleillés.
INFORMATIONS PRATIQUES
- TITRE : Tangomotán & MIMAA
- LIEU : Théâtre Jean-Vilar, 1 place Jean-Vilar 94400 Vitry-sur-Seine
- DATE & HORAIRE : Le 17 novembre 2023 à 20h
- RENSEIGNEMENTS : Théâtre Jean-Vilar de Vitry-sur-Seine
- TÉLÉPHONE : 01 55 53 10 60