Hadès, Argentine de Daniel Loedel

Dans la mythologie grecque, Hadès, frère de Zeus et Poséidon est une divinité grecque. Si Zeus règne sur le ciel et Poséidon sur la mer, Hadès est le dieu de la terre et il est souvent considéré comme le maître des enfers. Pour les chrétiens, Hadès évoque la demeure des morts.

Avec Hadès, Argentine, l’écrivain argentin Daniel Loedel se plonge dans les heures les plus sombres de l’Histoire argentine, un enfer sur terre pour toutes les victimes de tortures et les disparus pendant la dictature militaire.

Le personnage principal, Tomás Orilla, un exilé argentin qui vit à New York, rentre à Buenos Aires après dix ans d’absence. Il revient pour faire ses adieux à Pichuca, une amie de la famille gravement malade qui est également la mère d’Isabel Aroztegui, son tout premier amour.

Malgré le temps et la distance, Isabel, une des disparues, n’a cessé de hanter les souvenirs de Tomás. Ce dernier, marié à une américaine, voit sa relation battre de l’aile. Depuis son retour en Argentine, le souvenir de cet intense amour de jeunesse envahit ses pensées.

Commence alors un voyage vers le passé, une odyssée souterraine où le protagoniste doit se confronter à ses démons les plus intimes et aux ombres de ceux qu’il a abandonnés. Une descente aux enfers à la recherche d’Isabel et ses bourreaux.

« Nous étions arrivés devant une crypte délabrée qui donnait l’impression de ne pas avoir été entretenue depuis une éternité ; pas d’ornements, et ses gravures avaient été rongées par le temps, ne laissant derrière elles qu’un mur lisse décoloré par la pluie. Le nom de son occupant était quasiment illisible, et je ne tardai pas à regretter qu’il ne le soit pas pour de bon. »

Dans ce roman intime et sombre, Daniel Loedel rend un hommage poignant aux disparus. Une situation que l’auteur a lui-même vécue à travers sa propre famille. En effet, ce premier ouvrage qui a remporté en France le prix du premier meilleur roman étranger, est dédié à sa sœur Isabel Maiztegui, une montonera assassinée par les militaires à l’âge de 22 ans.

Crédits Photo : Sylvie Rosokoff (Portrait Daniel Loedel)

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