Du 28 au 30.10. Tientos al Tiempo au Centquatre

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À la croisée de la danse flamenco et des arts visuels, cette expérience unique proposée par la danseuse Patricia Guerrero et le plasticien Pablo Valbuena risque fort de mettre vos sens en émoi. Avec Tientos al Tiempo, ces deux artistes espagnols nous proposent une création qui propulse le flamenco dans une dimension où l’espace, le geste et le son se redéfinissent mutuellement.

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Pablo Valbuena et le Centquatre

Quand José-Manuel Gonçalvès prend les rênes du Centquatre en 2010, il redéfinit d’emblée radicalement la philosophie du lieu. Comme un symbole, on n’y entre plus par le 104 rue d’Aubervilliers, mais par le 5 rue Curial afin d’ouvrir en grand les portes du bâtiment aux habitants du quartier qui s’en emparent pleinement et lui redonnent vie rapidement.

Sous cette nouvelle direction, cet espace monumental qui servit autrefois à l’activité des pompes funèbres de Paris se désacralise à vitesse grand V. Le Centquatre n’est plus un monument, mais une pépinière, une quasi manufacture ouvrière où l’espace de création s’ouvre sur le monde et favorise les échanges entre artistes, public et disciplines.

Cette redéfinition de l’architecture comme principal vecteur du futur succès du Centquatre fut au cœur des réflexions de José-Manuel Gonçalvès lorsqu’il en prit la direction. Dès lors, la rencontre avec Pablo Valbuena, grand démiurge de la perception de l’espace-temps, semblait inévitable.

Elle a lieu dès 2014 pour Nuit Blanche dont José-Manuel Gonçalvès assure cette année-là la direction artistique. Magistrale, la création de Pablo Valbuena à la Gare d’Austerlitz enchante le public et met le feu aux réseaux sociaux.

Invité ensuite en résidence au Cenquatre, le plasticien espagnol travaille d’arrache pied à sa première grande exposition personnelle, Si le temps est un lieu, une monographie présentant un panorama complet de son oeuvre, de ses sculptures minimalistes augmentées par de subtils jeux de lumières à des installations gigantesques comme son fameux Kinematope de la Gare d’Austerlitz transposé dans la monumentale Halle du Centquatre pour l’occasion. Là encore, le succès critique et public est au rendez-vous.

Une nouvelle création entre arts numériques et flamenco

C’est dans le fourmillement créatif incessant du Centquatre que le plasticien espagnol a pu étendre le champ de sa créativité en s’associant à Patricia Guerrero, une danseuse également pensionnaire du lieu qui s’est fait une spécialité d’amener la tradition flamenco sur les sentiers vertigineux de l’expérimentation. Bardée de prix, Patricia Guerrero est une bailaora très expérimentée qui a déjà eu l’occasion de collaborer avec une multitude de chanteurs, danseurs, chorégraphes et cinéastes de renom comme Mario Maya, Arcángel, Daniel de Morón, Belén Maya, Andrés Marin, Rubén Olmo et Carlos Saura.

Sur scène, épaulée par le chant de Sergio El Colorao, Patricia Guerrero explore un style de danse flamenco bien précis, le Tiento, qui se caractérise par son rythme relativement lent. Elle mène alors littéralement la danse en commandant, à grand renfort de palmas et de compás, une légion de lumières et de néons qui projettent son geste dans une toute nouvelle dimension, redéfinissant par-là même notre propre perception de l’espace et du temps de la scénographie.

Une proposition artistique au croisement du flamenco et des arts visuels, pleine d’audace et de créativité, que nous ne pouvons que chaudement vous recommander !

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INFORMATIONS PRATIQUES

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