Cristina Branco à l’Auditorium de La Seine Musicale le 14 mars

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Forte de vingt-cinq ans de carrière, de 18 albums studio et d’une myriade de concerts sur les plus belles scènes du monde, Cristina Branco est assurément l’une des plus grandes ambassadrices du fado contemporain. C’est à La Seine Musicale qu’elle a choisi de présenter pour la première fois au public français son tout nouvel album, Mãe, un petit bijou d’épure musicale qui conjugue à merveille tradition et modernité.

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Illuminer l’ombre d’Amália

Vingt-cinq ans après la disparition de la grande Amália Rodrigues, il faut rendre grâce à toute cette génération de fadistes qui lui a si brillamment succédé. De Camané à Katia Guerreiro, de Mariza à Ana Moura, d’António Zambujo à Cristina Branco, chacun a su à sa manière porter au firmament un héritage pourtant lourd à gérer.

Contre toute attente, ce fado qui semblait promis à toutes les sanctuarisations s’est peu à peu émancipé, suivant le cours d’une révolution de velours que Cristina Branco a largement contribué à initier…

À l’instar d’un Serge Gainsbourg déclarant à l’orée des années 60 que la chanson française n’était pas morte, mais qu’elle devait se réinventer en chantant « le béton, les tracteurs, le téléphone, l’ascenseur », Cristina Branco a rapidement pris conscience de la nécessité d’inscrire la tradition fadista dans son époque.

« Je pense que le fado parle de la vie, de celle qui existait dans les années 1940 et 1960, mais aussi qui existe en 2003. Il ne s’agit plus de parler des clichés de la société portugaise, de la mer, des marins, des découvreurs qui partaient et des femmes restées seules à pleurer. Le fado représente beaucoup plus que ça, c’est parler d’aujourd’hui, de la guerre s’il le faut » déclarait-elle ainsi au magazine Mondomix il y a vingt ans.

Car l’essence même du fado, ces sentiments profonds, cette saudade intangible qui se joue du temps, a toujours été au cœur de la quête artistique de Cristina Branco. Et à ce titre, Mãe, son dernier album studio, est particulièrement édifiant…

Mãe, un petit bijou d’épure musicale

Avec Mãe, Cristina Branco signe un 18^ème album à la croisée des chemins. À la croisée de la modernité et de la tradition, bien sûr, mais aussi à la croisée de l’intime et de l’universel.

Constitué à parts égales de fados traditionnels et de compositions personnelles, Mãe brouille les cartes avec élégance entre ces différentes dimensions. Qu’est donc Mãe ? Est-ce LE fado ? Est-ce SON fado ? Est-ce le fado d’HIER ? Est-ce le fado d’AUJOURD’HUI ?

Porté par des arrangements ciselés, des interprétations habitées et un sens aigu de la composition, Mãe est bien évidemment toutes ces choses à la fois. Un album aussi personnel que contemporain qui embrasse avec respect plusieurs décennies de tradition fadista.

Fermez les yeux et écoutez Senhora do Mar Redondo. Sa guitare portugaise aux accents morriconiens, qui dilate d’emblée l’espace et le temps, son chant poignant, tout en retenue, bientôt rattrapé par les pulsations organiques d’une contrebasse et les entrelacs aériens d’un piano qui, ensemble, charrient des torrents d’émotions.

Du grand art, tout simplement.

Cristina Branco à La Seine Musicale

C’est donc le 14 mars à l’Auditorium de La Seine Musicale que Cristina Branco vous donne rendez-vous pour vous présenter Mãe aux côtés de ses musiciens, Bernardo Couto à la guitare portugaise, Bernardo Moreira à la contrebasse et Luís Figueiredo au piano.

Un concert au cours duquel elle gratifiera également le public de quelques sommets de son immense discographie qui embrasse dans un même élan fados traditionnels, digressions jazz, escales brésiliennes, argentines ou cubaines, sans oublier non plus la chanson française avec sa magnifique reprise des Désespérés de Jacques Brel…

Un concert d’une musicalité rare, qui s’annonce particulièrement riche en émotions !

Crédits photos : Cristina Branco © Augusto Brázio

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FICHE CONCERT

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