Rencontre avec Chucho Valdés

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À l’occasion du week-end qui lui sera entièrement consacré à La Philharmonie de Paris en novembre, nous avons eu le privilège de nous entretenir avec la légende vivante du piano cubain, Chucho Valdés. Il nous détaille le programme de ces trois fantastiques soirées et revient sur les grandes étapes de son immense carrière.

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La Philharmonie de Paris vous consacre tout un week-end pendant lequel vous-même, mais aussi une foule d’autres artistes cubains, seront sur scène pour plusieurs concerts. C’est un événement particulièrement spécial pour vous ?

Pour commencer, j’aimerais sincèrement remercier La Philharmonie de Paris de m’avoir consacré ce week-end, c’est pour moi un immense honneur que d’avoir l’opportunité de partager la scène avec des musiciens aussi talentueux que John Beasley, Hilario Durán, Joe Lovano, Yilian Cañizares, Paquito D’Rivera, The Amazing Keystone Big Band et tant d’autres encore, je ne peux pas tous les citer, il y en aura tant. Ce sera effectivement un week-end très spécial !

On vous retrouvera le samedi soir avec « La Creación », une pièce inédite qui retrace l’apparition de la culture yoruba aux Caraïbes. Pouvez-vous nous en parler un peu ?

« La Creación » est une œuvre qui rassemble la plupart des recherches qui ont été entreprises sur les origines de la religion yoruba à Cuba, dans les Caraïbes, mais aussi dans certaines régions du continent américain. Cette pièce est tout particulièrement dédiée à Olodumare, le créateur de l’univers selon les patakíes (courtes fables à vocation éducative transmises oralement entre initiés de la religion santería, NDLR) et les racines africaines de la région du Nigeria.

Le dimanche, vous serez particulièrement bien entouré avec Paquito D’Rivera, Joe Lovano & Yilian Cañizares en invités et plus d’une dizaine de musiciens. Quelles facettes latin jazz allez-vous nous offrir ?

Pour ce concert du dimanche, nous présenterons effectivement au public plusieurs facettes latin jazz. Il y aura des parties plus afro, d’autres plus mélodiques, mais au final, ce concert va prendre la forme d’un grand parcours musical qui revisitera toutes les grandes étapes de ma carrière.

Un peu plus tôt, le vendredi, c’est Yilian Cañizares & The Maroons puis le collectif El Comité qui nous plongera dans le répertoire d’Irakere qui seront sur scène. Vous ne serez pas très loin pour les écouter ? 

Oui, et pour moi, ce sera un réel plaisir que d’écouter cette toute nouvelle génération de musiciens cubains. Ils font un travail merveilleux et ce sont tous des musiciens de très haut niveau.

Au sein d’El Comité, il y a un pianiste particulièrement talentueux, Harold Lopez-Nussa. Cela vous touche-t-il de voir qu’une musique que vous avez largement contribué à créer et à populariser se diffuse de génération en génération ?

De mon point de vue, il n’y a pas plus grand honneur pour un musicien que de voir les nouvelles générations s’approprier et continuer à développer les chemins que l’on a commencé à tracer il y a des années… Chacun d’entre eux est un exemple de ce que la musique cubaine contemporaine a de meilleur à offrir. Quant à Harold Lopez-Nussa, je le considère comme un pianiste au talent hors norme.

Vous aviez vous même « ressuscité » Irakere il y a quelques années, que représente cette période particulière dans votre carrière artistique ?

La période Irakere représente beaucoup pour moi, c’est véritablement la plus grande expérience de la première étape de ma carrière et c’est aussi le point de départ de beaucoup de choses qui se font encore aujourd’hui.

Quels sont vos prochains projets, sur scène, sur disque ?

Parmi mes prochains projets, j’ai prévu d’enregistrer « La Création » soit en concert, soit en studio. Pour moi, cette œuvre est une contribution à un chemin qui, bien que faisant partie d’Irakere, appartient complètement au XXIe siècle

Retrouvez ici notre chronique du week-end Chucho Valdés et rendez-vous sur le site de La Philharmonie pour y réserver vos places.

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