Rencontre avec Pao Barreto

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De Cumbia Ya ! à Cumbia y Cardón tout en passant par Who’s the Cuban, La Cubanerie ou The Bongo Hop, Pao Barreto, chanteuse d’origine colombienne établie à Paris depuis une petite dizaine d’années, est dans tous les bons coups. Et ce n’est certainement pas Spiralis, son premier album paru au printemps dernier, ni même son prochain concert au Studio de l’Ermitage le 24 septembre, qui nous persuaderont du contraire… Rencontre avec une jeune artiste pétrie de talent dont vous n’avez pas fini d’entendre parler !

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Tu as sorti au printemps dernier ton tout premier album solo, mais tu es loin d’être une nouvelle venue, tout amateur de cumbia ou de musique afro-cubaines a de bonnes chances de t’avoir déjà vue sur scène au sein de La Cubanerie, Cumbia Ya !, Who’s the cuban, Cumbia y Cardón ou encore The Bongo Hop. Que t’ont apporté ces multiples expériences ?

Ces expériences m’ont tout apporté ! J’ai appris et j’apprends toujours énormément avec eux. Ce sont tous d’excellents musiciens en plus d’être des êtres humains extrêmement chaleureux. J’ai découvert les scènes du monde entier à leurs côtés, je suis complètement reconnaissante et les remercie beaucoup de m’avoir invité dans tous ces projets magnifiques.

Le métier de la musique se construit petit à petit et demande avant tout beaucoup de travail, de constance, mais aussi de l’âme et du cœur. Je pense que c’est ça, ce que j’ai apporté et apporte toujours dans leurs projets : la joie de vivre, l’enthousiasme et le fait qu’à chaque concert, répétition, préparation, album, j’offre mon cœur en entier !

Spiralis, ton album, a été enregistré entre Paris et Bogota. Peux-tu nous raconter comment cela s’est passé concrètement ?

La colonne vertébrale de mon album est la musique traditionnelle de la côte caraïbe de Colombie. Ce sont les musiques de mes ancêtres, en particulier de ma grand-mère maternelle qui a beaucoup influencé ma vie. Je tenais donc à ce que des musiciens traditionnels de cumbia colombienne participent à mon album. Ils habitent en Colombie, alors je devais déjà aller là-bas afin de récupérer notre son originel pour le mélanger ensuite à mes autres influences.

J’ai travaillé dans un studio incroyable, Groove Studios, aux côtés d’Harbey Marin, lauréat de deux Grammys latinos et accompagnée par d’excellents musiciens : Wil Guzman et Nestor Vanegas (Totó la Momposina), les révélations musicales de Pasto, Kamy Drums et Andrés Caicedo, et plein d’autres super artistes comme Tato Morenco (Carlos Vives), Edgardo Garcés et El Chonguo de Colombia (La-33, Sidestepper, Guetto Kumbé), Sebastian Villanueva (Gil de Gils), Leonel Merchán, Adrian Sabogal et El Callegüeso.

En parallèle, j’ai rencontré ici à Paris El Speaker, un producteur franco-colombien né aux Pays-Bas. Il m’a invité à faire partie de l’aventure Dounya à laquelle j’ai apporté ma touche caraïbe, au même titre que la gaita de Jehisson Santacruz.

De la même façon, Nicolas Vair a pensé à moi pour rendre hommage à Alfredito Linares, la légende de la salsa, avec la chanson ¿ A dónde vas ? qui est un cha-cha-cha moderne et chaleureux où l’on retrouve aussi la voix de Jacobo Vélez, le directeur musical de la Mambanegra de Cali.

Ma proposition artistique a alors été mise en valeur grâce à la contribution de tous ces artistes aussi chaleureux que talentueux. Et tout cela entre mes deux amours, mon pays et Paris.

Spiralis est un disque d’une très grande variété, on y retrouve de la cumbia, de la champeta, des ambiances salsas, cuban jazz, mais aussi des bribes de funk, de reggae, d’électro, de smooth jazz voire même de latin house avec ¿ A Dónde Vas ? que l’on croirait tout droit sorti d’un album de Los Amigos Invisibles… C’est difficile de te « cataloguer » ?

En effet, Spiralis n’est pas facile à étiqueter car c’est un album libre, plein de créativité, exubérant comme la spirale sacrée à laquelle je rends hommage. Pour que ça soit court, et parce que le fil conducteur de l’album est la cumbia, je nomme ma musique « cumbia électrique colombienne ».

Même si le disque est très éclectique, deux ambiances se dessinent, une catégorie de titres ultra festifs et une autre plus mystiques et introspectifs. Ce sont les deux facettes de ta personnalité ?

Un concert est un rituel moderne auquel on assiste pour danser, faire des offrandes, ingurgiter des boissons magiques… Un rituel qui permet de rentrer profondément en soi tout en se connectant profondément aux autres… on expérimente l’instant présent, on vit dans l’évidence d’une unité et on en ressort au final transformé. Dans un rituel, le mysticisme et la spiritualité sont le cœur de l’expérience et vont toujours être accompagnés par de la musique et de la danse. C’est de cette façon que l’on convoque les esprits de la nature afin de leur rendre hommage, de leur demander une faveur, de les remercier ou leur demander de l’aide pour guérir. Et oui, on retrouve bien ces traits très accentués dans ma personnalité !

Tu es arrivée de Bogota à Paris il y a près de 10 ans. Qu’est-ce qui te manque de la Colombie quand tu es en France… et inversement ?

Ici, ma famille me manque énormément, naturellement, mais aussi les paysages, la forêt, la jungle, la mer caraïbe, les jus de fruits naturels, le sourire de gens, les fêtes où l’on ne s’assoit même pas l’espace d’une seconde, les musiques traditionnelles et la splendeur des chanteuses et chanteurs qui les interprètent.

Quand je suis là-bas, ce qui me manque, c’est la Seine, les croissants, le vin, mes amis, mes groupes et mon chez moi !

Tu seras en concert le 24 septembre prochain au Studio de l’Ermitage pour présenter ce premier album. À quoi devons-nous nous attendre ? Combien de musiciens sur scène ? Il y aura des invités ?

Ça va être le feu !!! Ambiance assurée, 6 musiciens sur scène plus des invités surprise, beaucoup de joie de vivre, d’énergie, de danse, de guérison et de spiritualité. Ce sera comme un grand rituel chamanique qui invitera le public à se métamorphoser, à accepter le changement et à se reconnecter avec la nature et soi-même.

Crédit photos : Leah Cold

La rédaction de Que Tal Paris ? tient à remercier chaleureusement Séverine Berger de VeevCom pour son implication dans la réalisation de cette interview.

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FICHE CONCERT

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