Un vent cubain souffle avec force et chaleur sur cette rentrée littéraire 2021. En effet, l’immense écrivain Leonardo Padura signe avec Poussière dans le vent l’un de ses meilleurs romans, un récit bouleversant, plein d’humanité sur l’exil et la diaspora cubaine.
Dans ce que nous pouvons d’ores et déjà qualifier de chef-d’œuvre, Padura relate l’histoire d’une génération d’hommes et de femmes qui ont décidé de quitter leur pays et de se « lancer à la mer » pour être libres et vivre pleinement leurs vies. Le romancier, né à la Havane en 1955, échafaude une galerie de personnages touchants qui laissent derrière eux leur pays pour ne jamais y revenir mais qui, paradoxalement, recréent une Cuba en miniature dès lors qu’ils s’installent ailleurs.
L’auteur décrit ainsi l’installation du jeune Marcos dans Hialeah, ville faisant partie de l’aire métropolitaine de Miami :
« Sa première impression sur la préférence des nombreux Cubains par la ville de Hialeah s’avéra superficielle, même si fondamentalement correcte : il était possible de vivre à la cubaine et presque tout le monde se connaissait. Par bien des aspects, la ville de banlieue copiait les us et coutumes de l’île a la notable et salvatrice différence près que toutes les deux rues on pouvait trouver un supermarché avec des rayons pleins. »
Le maestro Leonardo Padura construit de façon magistrale ce récit sur le déracinement, mais aussi sur l’amitié, l’amour et le désamour, la jalousie, la mort, l’adaptation à d’autres cultures, coutumes et langues.
Le lecteur parcourt un espace temporel de près de 60 ans dans la vie des personnages d’El Clan qui en dépit de la distance – les uns à Madrid, à Barcelone, à Paris, les autres à Miami ou à New York – forment un groupe indissoluble de par leurs expériences vécues, comme une peinture sur laquelle les couleurs restent fixées sur la toile et se complètent les unes les autres.
Après avoir remporté le prix Princesse des Asturies de littérature en 2015, l’un des plus prestigieux d’Espagne pour l’ensemble de son œuvre, le Cubain assurait déjà dans une interview « Nadie se va del todo de Cuba ». Poussière dans le vent est bel et bien l’’histoire de cet exil si singulier.
Crédits Photo : Philippe Matsas (Portrait Leonardo Padura)
INFOS ÉDITEUR
- Titre original : Como polvo en el viento
- Auteur : Leonardo Padura
- Langue originale : Espagnol (Cuba)
- Traduit par : René Solis
- Publication : septembre 2021
- Éditeur : Éditions Métailier
- Pages : 640