Après Le mystère Jerôme Bosch et L’ombre de Goya, tous deux signés Jose Luis López-Linares, L’énigme Velázquez est le troisième volet d’un cycle consacré aux grandes figures de la peinture espagnole. C’est cette fois-ci Stéphane Sorlat, producteur des deux premières œuvres, qui réalise ce documentaire à tout point passionnant sur Diego Velázquez. L’artiste né à Séville a marqué à jamais l’histoire de la peinture et ses toiles n’ont jamais eu de cesse de fasciner la critique, les historiens, ses pairs et le public.


Le peintre du roi, mais aussi des misérables

Le film débute par un extrait de Pierrot le fou de Jean-Luc GodardJean-Paul Belmondo lit un passage d’un texte d’Elie Faure, historien de l’art et essayiste dont les articles ont profondément inspiré le réalisateur. Pour Stephane Sorlat : « Ce choix témoigne d’une volonté d’éviter une narration classique. Plutôt qu’une voix off descriptive et linéaire, j’ai préféré intégrer des extraits littéraires, qui enrichissent la dimension poétique du film. Les textes lus par Vincent Lindon proviennent principalement d’Élie Faure, mais aussi d’autres écrivains comme Miguel de Unamuno ou Francisco de Quevedo… Cet hommage à Godard m’a permis de trouver une direction artistique qui respecte la profondeur et la complexité de Velázquez ».

Dans son film documentaire, Stéphane Sorlat explore toute l’étendue de l’œuvre de Velázquez. Il est le peintre de la cour, mais aussi des plus humbles. En effet, Velázquez est un artiste aux multiples facettes qui exécute des portraits exceptionnels du roi Philippe IV et de sa famille, mais qui parvient aussi à conférer une profonde humanité à des sujets souvent marginalisés comme les nains, les bouffons ou d’autres personnages bannis par la société.

Maria Teresa infante d'Espagne ( entre 1651 et 1654)
Maria Teresa infante d’Espagne (entre 1651 et 1654) / Metropolitan Museum of Art, domaine public

Les Menines et les Fileuses

Velázquez, inspiré par Caravagio, excelle également dans la maîtrise de la lumière et du clair-obscur ainsi que dans l’utilisation du hors champ et de la mise en abyme. Stephane Sorlat revient à plusieurs reprises sur Les Menines, l’un des œuvres les plus emblématiques du maître de la peinture baroque, qui frappe par sa complexité narrative et ses jeux de perspectives. Le visiteur du Prado est toujours happé par ce tableau intrigant aux multiples points de vue et interprétations.

Le porteur d'eau de Séville (1620)
Le porteur d’eau de Séville (1620) / Absley H Londres, domaine public

La vénus au miroir ou Les Fileuses, œuvre à thématique mythologique considérée par le réalisateur comme le chef-d’œuvre ultime de Velázquez, sont également mises en lumière dans le documentaire. Pour Sorlat, « Ce tableau va encore plus loin en mettant en abîme la relation entre l’art et le réel, offrant une réflexion vertigineuse qui dépasse les conventions de son époque. » 

Ne manquez pas ce documentaire en salle le 26 février qui nous plonge, grâce à des nombreux intervenants, historiens, critiques et artistes, dans l’œuvre et le contexte historique de Velázquez, un artiste hors norme qui a largement influencé des peintres comme Goya, Picasso, Dalí ou Francis Bacon.

L’ énigme Velázquez – Bande annonce officielle (2025)

Crédits photos : L’infante Marguerite en robe blanche (1956) / Musée d’Histoire de l’art de Vienne, domaine public


FICHE DU FILM


Affiche du film L'énigme Velázquez
Affiche du film L’énigme Velázquez (2025)
  • Titre original : L’énigme Velázquez
  • De : Stéphane Sorlat
  • Date de sortie : 26 février 2025
  • Durée : 1h28 min
  • Distributeur : Bodega Films