Cuba & Beyond, le nouvel album de Chucho Valdés

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Si vous avez toujours rêvé de percer le secret de la jeunesse éternelle, c’est peut être du côté de Cuba que vous devriez chercher… À 83 ans, le saint patron du jazz cubain n’est pas du tout déterminé à raccrocher les gants et signe avec Cuba and Beyond un nouvel album gorgé d’énergie et de bonnes idées. Le Benjamin Button du Cuban Jazz ? Il y a de ça tant l’enthousiasme juvénile qui se dégage de ce nouvel opus est réjouissant.

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Chucho Valdés, l’inoxydable maestro du jazz cubain

Plonger dans la discographie de Chucho Valdés, c’est plonger dans l’Histoire, faire un bond en arrière de 60 ans au lendemain de la crise des missiles de Cuba. Vertigineux. C’est pourtant en 1964 que le fils de l’iconique Bébo Valdés et dePilar Rodríguez, une professeure de piano, sort son premier album sous son propre nom, Jazz Nocturno. Une trentaine d’autres albums suivront, parmi lesquels les incontournables Jazz Batá (1973) et Teatro Amadeo Roldan Recital (1974) d’Irakere qui changeront à jamais la face du latin jazz.

Aujourd’hui, à 83 ans passés, Chucho Valdés écume toujours les scènes du monde entier, que ce soit en solo, en quatuor ou aux commandes de sa formation Irakere qu’il a récemment ressuscitée. Un inoxydable maestro qui a encore beaucoup de choses à dire comme en témoignait l’excellent Jazz Batá 2 paru en 2018 et ce non moins réussi Cuba and Beyond qui nous occupe à présent.

Cuba and Beyond : musiques savantes et populaires, même combat…

Soyons clairs, on retrouve sur ce nouvel opus tous les ingrédients qui font le sel et le génie de Chucho Valdés. Au-delà d’une parfaite maîtrise technique sur laquelle il n’y a guère à disserter, le pianiste cubain enchante par son enthousiasme communicatif et sa formidable capacité à fusionner des styles musicaux que tout oppose à priori sur le papier… Jazz, musique classique, traditions afro-cubaines, Cuba and Beyond est un melting-pot musical qui reflète à merveille la curiosité, l’ouverture d’esprit et l’appétit gargantuesque de son auteur. 

Ainsi, sur Mozart a la Cubana, le pianiste cubain fusionne la Sonate en do majeur de Mozart aux rythmes endiablé du danzón, comme un clin d’oeil à cette pièce classique qu’il interpréta en public à l’âge de 9 ans, rend hommage sur Armando’s Rhumba à son ami disparu Chick Corea, nous plonge en pleine fiesta cubaine avec les percussions débridées de Tatomania, s’aventure en terres rurales avec le saisissant Punto Cubano dont le rythme caractéristique de la région Quivicán trouve ses origines au 17ème siècle, reprend magistralement le célebrissime boléro Nosostros de Pedro Junco ou improvise à tout-va sur le tonitruant Congablues… 

Epaulé par de jeunes musiciens talentueux, Horacio el Negro Hernández à la batterie, José Antonio Gola à la contrebasse et Roberto Junior Vizcaíno aux percussions, Chucho Valdés signe un nouvel album d’une incroyable vitalité, plein de bonnes vibrations et de créativité. Aux antipodes d’un chant du signe ou d’une oeuvre testamentaire, il nous tarde de découvrir Cuba and Beyond en live !  

Et qui sait, peut-être qu’entre deux morceaux nous confiera-t-il le secret de sa jeunesse éternelle ?

Crédits photo : Chucho Valdés © DR

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FICHE ALBUM

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