Il aura fallu plus d’un mi-siècle pour que l’œuvre de Cristino de Vera fasse son retour à Paris. En effet, c’est en 1973 que le peintre originaire de l’île de Tenerife présentait à la galerie Suillerot ses toiles pour la première fois. 50 ans plus tard, voici l’occasion de (re)découvrir à l’Instituto Cervantes de Paris, l’un des grands peintres espagnols de la seconde moitié du XXème siècle.
L’univers symbolique et spirituel de Cristino de Vera
Seuls les grands artistes réussissent à créer un univers qui leur est propre. Cristino de Vera en fait partie. Son univers à lui est habité de natures mortes, d’objets à l’intérieur de maisons, de fenêtres face à un volcan, de tasses et de bougies délicatement posées par terre ou de crânes qui guettent, comme la mort tapie dans un coin.
En représentant des motifs du quotidien, Cristino de Vera, qui dans sa jeunesse a tenté d’être marin mais s’est finalement lancé dans une carrière artistique sous l’impulsion de son professeur et peintre Mariano de Cossío, évoque des thèmes tels que la solitude, l’amour, le temps qui passe, plongeant alors l’observateur dans un univers existentialiste, profondément symbolique et d’une exceptionnelle beauté.
Pour Juan Manuel Bonet, commissaire de l’exposition et spécialiste des avant-gardes artistiques, « Peintre de la lumière et du silence, Cristino de Vera brille dans ces paysages castillans, ainsi que dans ceux de son île natale. Dans ses plaignantes. Dans ses portraits ; et surtout dans ses natures mortes, qui constituent le véritable centre de son œuvre. »
Peintures et dessins à l’encre de Chine
Avec une trentaine d’œuvres, l’exposition rassemble une sélection de peintures et de dessins à l’encre de Chine réalisés entre 1957 et 2004 et issus de la collection de la Fondation CajaCanarias et de la fondation Cristino de Vera de la Laguna. Cette rétrospective met l’accent sur le début de sa carrière artistique, période caractérisée par des œuvres inspirées de celles exposées au Musée du Prado – notamment les peintures de Zurbarán – qu’il fréquentait assidûment et par son Tenerife natal.
Sur les murs de l’Instituto Cervantes, vous aurez ainsi l’occasion d’admirer la nature morte Craneo de Caballo y vela (1997), une impressionnante toile à l’aura mystique, Craneo y Toledo (1988), un paysage représentant la ville du Greco ou encore El pintor Quirós, un fascinant portrait d’un ami de longue date, le peintre Antonio Quirós (1970).
Crédits photo principale : Vue de la Casa Amaral, Bogota, Colombie Olga de Amaral, Cenit, 2019 (détail) © Olga de Amaral. Photo © Juan Daniel Caro
INFORMATIONS PRATIQUES
- TITRE : Cristino de Vera, le peintre du silence
- LIEU : Instituto Cervantes de Paris
- ADRESSE : 7, rue Quentin Bauchart 75008 Paris
- HORAIRES : de mardi au jeudi de 10h à 20h . Les vendredis et samedis de 9h30 à 14h30
- DATES : jusqu’au 10 janvier 2025
- ENTRÉE : libre
- RENSEIGNEMENTS : Instituto Cervantes de Paris