Second volet de son cycle Démonter les remparts pour finir le pont, initié en partenariat avec le Festival d’Avignon, Quichotte de Gwenaël Morin est une adaptation libre du grand classique de Miguel de Cervantès. Une adaptation pleine de poésie, d’humour mais aussi de cruauté dans laquelle notre héros picaresque se fera particulièrement malmener.
Le théâtre de Gwenaël Morin
Fondateur en 2009 du Théâtre Permanent, une compagnie fondée sur trois principes, jouer, répéter et transmettre en continu, tous les jours, pendant un an, Gwenaël Morin a dirigé entre 2013 et 2018 le Théâtre du Point du Jour à Lyon au sein duquel il a poursuivi cette expérience en mettant en scène plusieurs pièces dont Les Molières de Vitez, Les Tragédies de Juillet, Re-Paradise, Macbeth / Othello, Georges Dandin, Hernani, ainsi que plusieurs versions d’Andromaque.
Invité en 2023 par Tiago Rodrigues au festival d’Avignon, il entame un cycle, Démonter les remparts pour finir le pont dont le premier volet, Le Songe, inspiré de l’étourdissement qu’il a ressenti à la lecture de Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare, a connu un vif succès auprès du public et de la critique.
Une adaptation libre du « chevalier à la triste figure »
Présenté cet été au festival d’Avignon, Quichotte n’a pas pour vocation d’être une adaptation fidèle du roman de Cervantès.
« J’ai décidé de m’emparer du texte par effraction. Comme s’il s’agissait d’une sorte de manuel de théâtre. Par chapitre, j’ai essayé de dégager des matières, des modes de théâtralité spécifiques à partir de la narration, des dialogues, de l’action… Quichotte, c’est l’histoire d’un type qui décide d’aller dans la réalité pour mettre en pratique ce qu’il a lu dans les livres. En montant Quichotte, je fais pareil, je me lance à l’aventure à l’intérieur de ce livre et je vais essayer de mettre en pratique, c’est à dire en théâtre, ce que j‘ai lu dans le livre de Cervantès » confiait-il ainsi en janvier 2024 à l’équipe du festival d’Avignon.
Gwenaël Morin s’empare ainsi du roman de Cervantès pour mettre en exergue l’insoutenable cruauté qui s’abat sur son héros. Si dans l’oeuvre originale, les brimades, humiliations et autres punitions qu’il reçoit sont toujours écrites sur le ton de
la comédie, elles n’en restent pas moins cruelles, à fortiori lorsqu’elles sont gratuites, infligées uniquement pour se réjouir de sa crédulité. Don Quichotte perd la raison, certes, mais ses intentions sont nobles et il n’en demeure pas moins courageux, même s’il ne fait que semer le chaos autour de lui ! Si son combat est vain, sa folie libératrice est nécessaire car finalement, elle nous questionne profondément…
Une adaptation très libre qui met en scène Jeanne Balibar dans le rôle de Quichotte, Thierry Dupont dans celui de Sancho Panza, Marie-Noëlle dans celui de Rocinante, le cheval de Quichotte, tandis que Gwenaël Morin campe l’âne de Sancho Pansa, Rucio.
Un théâtre brut, sans artifices, pour redécouvrir cet homme que l’on empêche de rêver.
Crédits photo : Quichotte © Théâtre Paris-Villette
INFORMATIONS PRATIQUES
- TITRE : Quichotte
- DE : Gwenaël Morin
- AVEC : Jeanne Balibar, Thierry Dupont, Marie-Noëlle et Gwenaël Morin
- LIEU : Théâtre Paris-Villette
- ADRESSE : 211 Av. Jean Jaurès, 75019 Paris
- DATES : du 26 septembre au 12 octobre 2024
- PRIX : 9-24 €
- RÉSERVATIONS : theatre-paris-villette.fr
