Du 15 au 26.03. El Nueve au Théâtre La Commune – Aubervilliers

---

C’était un lieu de fête, de tolérance et d’ouverture. El Nueve, club culte et haut lieu de la contre-culture mexicaine, a rythmé les nuits de la capitale tout au long des années 80 et ce, jusqu’à sa fermeture définitive le 6 décembre 1989. Sur la scène du Théâtre La Commune – Aubervilliers, le collectif LA FLEUR, dirigé par Monika Gintersdorfer, s’apprête à nous faire revivre les heures de gloire de ce lieu pas comme les autres…

---

Más que un club

Il y a club et club…Si El Nueve était né à New-York, il aurait davantage eu les faveurs des aficionados du Loft et du Paradise Garage que de ceux du Studio 54. À El Nueve, les oiseaux de nuit se pressaient sur la piste avec le sentiment d’appartenir à une grande famille dans laquelle tout le monde était la bienvenue. On n’y venait pas pour voir, encore moins pour être vu et Nile Rodgers n’aurait certainement pas pu y puiser l’inspiration pour écrire un tube planétaire après y avoir été éconduit par un physio peu avenant…

El Nueve, c’était un club dans lequel jeunes, moins jeunes, riches, pauvres, gay, queer, trans et hétéros formaient une grande famille assoifée de contre-culture, de fête et de bon son. Et si le lieu a fatalement fini par devenir le pré carré de la jet set locale, jamais il n’a renié son essence populaire, comme le raconte l’un de ses fondateurs, Henri Donnadieu :

« Les dimanches, c’était dédié à tous les jeunes qui habitaient dans la périphérie de Mexico. Au lieu d’ouvrir le 9 à 21h ou 22h le soir, on ouvrait à 17h, et venaient des hordes de jeunes, par le métro. Et je fermais un peu avant le dernier métro, un peu avant minuit. […] Le dimanche il n’y avait pas d’entrée payante, c’était l’occasion pour eux d’écouter la musique et c’était plein à craquer. C’était incroyable. »

Mais El Nueve était un peu plus qu’un club… Lieu d’expression multiculturel, des représentations de théâtre, de cabaret, des projections ou des expositions y étaient régulièrement programmées ainsi que des concerts : des groupes tels que Las Insólitas Imágenes de Aurora, Maldita Vecindad ou encore Café Tacuva y ont fait leurs premières armes.

Plus encore, au mitan des années 80, alors que l’épidémie de SIDA faisait des ravages au sein de la communauté homosexuelle, El Nueve prit part activement au combat en devenant l’un des principaux lieu d’information et de prévention de la maladie.

El Nueve au Théâtre La Commune

Sur scène, le collectif LA FLEUR, accompagné d’une foule d’artistes invités, s’apprête à ressusciter l’esprit libertaire et novateur de ce lieu mythique. Au programme de ce spectacle bouillant, de la musique, de la danse ainsi que plusieurs performances emblématiques d’El Nueve, comme les shows transformistes du mercredi qu’assurait à l’époque la Kitsch Company.

Monika Gintersdorfer, qui a imaginé et conçu le spectacle, était assurément la personne idoine pour nous faire découvrir les nuits déjantées de Mexico DF :

« El Nueve est une boîte de nuit que j’ai fréquentée presque tous les jours dès l’âge de 19 ans, lorsque j’étais étudiante à Mexico, à partir des années 1986 jusqu’aux années 1988. » confie-t-elle ainsi.

Afin de retranscrire le plus fidèlement possible l’éclectisme et le bouillonnement créatif d’El Nueve, des DJ’s à la musique live, des spectacles à la projection de films d’avant-garde, le collectif LA FLEUR a prévu d’investir les deux salles du théâtre ainsi que, comme on peut le supposer, les couloirs adjacents… Un spectacle total dans lequel vous ne serez pas que spectateur. En effet, l’esprit festif et déluré d’El Nueve aura tôt fait de vous faire lever de votre siège pour que vous puissiez, vous aussi, offrir votre corps au dancefloor !

Vivement recommandé !

Notez que les samedis 18 et 25 mars, vous pourrez profiter de l’offre soirée, une formule à 20 € comprenant un billet pour le spectacle à 7€ et un dîner au restaurant pour 13€ ! Réservez votre formule ici.

Également, pour en apprendre davantage sur El Nueve, rendez-vous au Goethe Institut le lundi 20 mars à 20h pour y rencontrer Monika Gintersdorfer pour qui les nuits blanches de Mexico n’ont plus aucun secret !

---

INFORMATIONS PRATIQUES

---