Rencontre avec Salvador Repilado du Grupo Compay Segundo

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Avant leur passage à La Cigale le 1er novembre prochain, nous avons eu le plaisir de poser quelques questions à Salvador Repilado, fondateur et directeur musical du Grupo Compay Segundo. Le fils et ancien compagnon de route de Compay revient sur la génèse du groupe et nous parle de leur tout nouvel album, Vívelo, leur quatrième à ce jour…

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QTP – Le Grupo Compay Segundo est né en 2003, peu après la disparition de votre père et depuis, vous avez célébré son héritage avec des tournées aux quatre coins du monde et quatre albums studio. Vous imaginiez-vous un tel succès il y a quinze ans ?

D’abord, j’aimerais saluer depuis Cuba toute l’équipe de Que Tal Paris, bonjour Que Tal Paris ! Ensuite, pour répondre à votre première question, je dirais que nous avons travaillé dur pour maintenir, depuis que mon père, notre leader, nous a quittés physiquement, l’objectif premier de ces presque vingt années, à savoir garder présent l’héritage musical qu’il nous a légué. Pour moi, c’est la meilleure façon de lui rendre hommage et même si je pense que nous devons encore continuer à travailler, je suis très satisfait du bilan de ces 20 dernières années qui ont été incroyables.

Vous avez joué aux côtés de votre père pendant des années au sein de Compay Segundo y Su Grupo. Quels étaient vos rapports avec lui, tant d’un point de vue personnel que professionnel, durant cette période ?

Être si proche de mon père, partager sa vie musicale et personnelle, m’a offert de nombreuses opportunités. Compay était un homme très sage et avec lui, j’ai appris que lorsque vous vous efforcez d’atteindre un objectif, peu importe à quel point vous en êtes loin, ce qui importe, c’est votre volonté. Il m’a aussi appris qu’il faut d’abord savoir être une bonne personne, puis un bon musicien… Enfin, de mon père, j’ai aussi appris à aimer nos traditions et il y a quelque chose de très important qu’il m’a toujours souligné : « n’oublie jamais d’où nous venons. »

Rhum, cigares et petites pépées, c’était un peu le « mantra » de votre père. C’est aussi le votre au sein du Grupo Compay Segundo ?

Je vais vous répondre comme l’aurait fait lui-même Compay. Pour vivre longtemps et en bonne santé, mon plus grand conseil serait d’éviter les excès dans tous les aspects de la vie.

Vous êtes de retour avec un 4^ème album, Vívelo, assez différent des précédents. Cette fois-ci, vous avez collaboré étroitement avec un jeune chanteur et musicien très talentueux, Maikel Dinza, et commencé à écrire vos propres chansons… Pouvez-vous nous parler de cette belle rencontre ?

Maikel est un jeune espoir de la musique cubaine, un excellent sonero, mais aussi un grand compositeur. Pour ce nouvel album, il m’a proposé une orientation différente, mais je lui ai toujours bien spécifié que le groupe ne pouvait pas perdre son identité première. Maikel vient de l’est de Cuba, comme Compay, et il a très bien compris ce que nous cherchions à faire avec le Grupo Compay Segundo. Il a beaucoup écouté Compay Segundo y Su Grupo et nous avions déjà eu l’occasion de faire des choses ensemble. Pour l’album, une fois enregistré, on est tombés d’accord tous les deux sur le fait qu’il y avait quelque chose de magique. C’était différent, oui, mais ça sonnait vraiment comme Compay.

QTP – Vívelo regorge de collaborations avec des chanteurs et des musiciens de générations différentes. On y retrouve notamment Isaac Delgado, Alexander Abreu, Rolando Luna… C’est une célébration inter-générationnelle de l’héritage de Compay ?

Je dirais que c’est comme un hommage rendu par tous ces grands musiciens à l’héritage de notre cher Compay Segundo à l’occasion de son 115^ème anniversaire.

QTP – Pour nous, Vívelo sonne comme un classique de Compay Segundo, mais joué de façon très contemporaine. C’est le genre d’album qu’il aurait pu sortir s’il avait vécu, comme il aimait souvent le dire, jusqu’à 115 ans ?

Mon père était très traditionnel, mais il aimait aussi chercher, explorer, s’aventurer… Cette question, je me la suis également posée, mais sans crainte, car le connaissant comme je l’ai connu, je suppose qu’il serait fier et qu’il apprécierait réellement ce nouveau chapitre de notre discographie. D’où il est, il nous soutiendra toujours et c’est aussi son album.

Vous serez sur scène de La Cigale le 1^er novembre prochain. À quoi devons-nous nous attendre ? Y aura-t-il des invités ?

Nous allons présenter notre nouvel album, tout en intercalant entre ces nouvelles chansons les grands classiques de Compay qui sont incontournables dans notre répertoire et que le public veut aussi entendre. Il y aura des surprises, des invités et beaucoup de musique à partager. Nous espérons qu’une fois encore, le public recevra chaleureusement notre musique. De notre côte nous jouerons avec beaucoup d’amour…

Crédits photos : Salvador Repilado © Damian Diaz

Retrouvez ici notre chronique sur Grupo Compay Segundo.

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