Au Texas Hold’em, on appelle ça une main gagnante, la certitude absolue de passer une excellente soirée… Il en va de même pour les amoureux de l’art porteño, pour qui ce tablao de tango au Pan Piper s’apparente à un spectaculaire all-in dont ils ressortiront forcément gagnant. Sur scène, quatre as du tango qui ont choisi, le temps d’une soirée, d’unir leurs talents. Un concert 0% bluff, 100% brio pour le plus grand plaisir du public.
Sandra Rumolino, l’as de cœur
Vous l’avez peut-être croisée au détour d’un concert des Fleurs Noires ou de Gerardo Jerez Le Cam, aux côtés du regretté Juan José Mosalini sur l’excellent Alma de Tango (2016) ou sur Tres Luceros, son délicieux album qu’elle signait en 2016 avec le guitariste Kevin Seddiki.
Omniprésente sur la scène tanguera depuis ses débuts en 1987 au cabaret Les Trottoirs de Buenos Aires de la rue des Lombards, cette argentine de naissance et italienne de cœur est une superbe interprète dont la voix puissante et gracieuse a éclairé une multitude de projets, notamment ceux de Juan José Mosalini et de Juanjo Mosalini avec lesquels elle a longtemps collaboré étroitement.
Pour découvrir l’univers enchanteur de Sandra Rumolino, ce morceau en duo avec la violoncelliste Ophélie Gaillard est vivement recommandé !
Rudi Flores, l’as de carreau
Né à Corrientes, au Nord de l’Argentine, Rudi Flores est le fils du grand compositeur et bandonéoniste Avelino Flores.
Avec son frère Nini Flores, aujourd’hui disparu, il a largement contribué dès 1991 à diffuser la musique traditionnelle argentine en France. Guitariste hors pair, il incarne un tango âpre et primal, celui d’avant l’introduction du bandonéon comme pierre angulaire des orchestres de tango.
Au moyen de sa six cordes, Rudi Flores explore les fondements même de la tradition tanguera dans ce quelle a de plus métisse, de plus voyageur: sa relation au folklore et aux nombreux styles hors de ces frontières qu’il l’ont forgé.
Pour découvrir Rudi Flores, plongez dans Viejo Caa Cati tiré de son album Tango, Noche y Guitarra (2016).
Walter « el chino » Laborde, l’as de pique
Pas de malentendus, si Walter « el chino » Laborde s’impose comme l’as de pique, cela n’a rien à voir avec son style vestimentaire ! S’apparentant au glaive, l’arme des chevaliers, le pique sied à merveille à la voix tellurique de ce chanteur atypique, ancien joueur de football, mais aussi acteur et chanteur de rock à ses heures. Un pied dans la tradition, l’autre dans la modernité, il se définit lui-même comme « un chanteur de tango qui chante du rock » et n’hésite pas à aborder dans ses textes des thématiques telles que la drogue ou la crise économique.
Bien avant Melingo, Walter « el chino » Laborde est un chien fou, un rebelle du tango qui a largement contribué à en dépoussiérer l’image…
Mais si vous tenez réellement à aborder le versant vestimentaire du personnage, sachez qu’il fut à l’origine au début des années 2000 du look du cantor nacional, cravate noire sur maillot de foot, une véritable rebel attitude tant le tee-shirt était rigoureusement proscrit chez les chanteurs de tango.
Nous vous proposons d’écouter Nocturno a mi barrio / Una cancion, titre emblématique sur lequel on retrouve la voix profonde et incarnée de Chino Laborde avec Franco Lucciani à l’harmonica.
Franco Luciani, l’as de trèfle
Symbolisant la chance, le trèfle est l’étendard de Franco Luciani. Pour parvenir à imposer l’harmonica dans le monde feutré du tango, faut-il un petit coup de pouce du destin ? Peut-être, mais ça ne sera pas suffisant. Ce qu’il faudra avant tout, c’est une sacrée dose de talent !
Mercedes Sosa, Gotan Project et Fito Páez se sont déjà attaché ses services et, en dépit de son jeune âge, Franco Luciani est en train de s’imposer comme le digne successeur d’Hugo Díaz, la référence ultime en matière de tango à l’harmonica. Un style unique, à la croisée du jazz et du tango, qui révèle les aspérités les plus bluesy de l’art porteño. S’il symbolise la chance, le trèfle, et plus précisément l’as de trèfle, est aussi annonciateur en cartomancie de grandes satisfactions…Tenez-le vous pour dit !
A-t-on vraiment besoin d’un bandonéon quand on joue si bien de l’harmonica ? Découvrez cette très belle reprise d’Adios Nonino d’Astor Piazzolla signée Franco Luciani.
Quatre as et un tablao de tango
Initiée par l’équipe d’ Emmanuelle Honorin, grande amoureuse et fine connaisseuse du tango mais également organisatrice des fameuses Contradanza XXL de la Bellevilloise, ce Tablao de tango est le prolongement naturel du Club de Tango qui s’est tenu il y a quelques mois lors du grand Week-end tango de La Philharmonie.
Nos quatre as s’y étaient retrouvés sur scène aux côtés d’autres grandes personnalités telles que Minino Garay ou Pablo Murgier pour explorer les sentiers les plus underground du tango de Buenos Aires. Un véritable succès tant artistique que public qui a convaincu cette fine équipe qu’il ne fallait surtout pas en rester là.
C’est donc sur la scène du Pan Piper que ces quatre formidables solistes vous donnent aujourd’hui rendez-vous un concert qui, de par sa forme, de par les personnalités qui la composent, s’annonce comme un grand moment de musique et de créativité. Au plus près du public dans une scénographie intimiste privilégiant le partage, l’émotion et la magie de l’instant, ces solistes parmi les plus reconnus de la diaspora tanguera vont vous emmener aux confins de la musique argentine, du tango au chamamé en passant par la milonga, la zamba et la chacarera…
Une main gagnante pour tous les amoureux du tango et des musiques traditionnelles argentines !
INFORMATIONS PRATIQUES
- ARTISTES : Tablao de tango avec Rudi Flores, Walter « el chino » Laborde, Sandra Rumolino et Franco Luciani
- LIEU : Le Pan Piper, 2-4 Impasse Lamier, 75011 Paris M° Philippe Auguste
- DATES : Le 27 novembre 2022 à 18h
- TARIFS : 15-25 €
- RÉSERVATIONS : www.pan-piper.com
- TÉLÉPHONE : 01 40 09 41 30
