À Que Tal Paris ? on aime les musiques latines. Étonnant, non ? Mais à l’occasion, on aime également passer de la musique et voir les gens danser. Pour que la sueur dégouline à flots sur le dancefloor, rien de tel qu’une bonne petite reprise de derrière les fagots. Le morceau ? Tout le monde le connaît, ça rassure et même les plus timides peuvent se lancer… et ce n’est pas grave s’ils n’y connaissent à rien rien à la salsa, à la cumbia, au mambo ou au merengue…
Ray Barretto – Past Time Paradise
À tout seigneur tout honneur, commençons par LA reprise absolue, celle dont on ne se lassera jamais ! Tirée de l’incontournable Songs in the key of life (1976) de Stevie Wonder, Past Time Paradise n’a pas vocation – contrairement à Sir Duke ou I Wish – à remplir les dancefloors. Mais ça, c’était avant que l’immense Ray Barretto glisse ses doigts sous le capot. À la sortie du garage, un bolide tuné à mort avec sa basse au groove irrésistible, sa rythmique latin-funk de folie et son chant soulfull au diapason. Pimp my song, du pur génie !
Señor Coconut – Radioactivity
Quand un musicien électro allemand s’installe et Chili et commence à se plonger dans le mambo, le merengue, la salsa et le cha-cha-cha, cela donne Señor Coconut y Su Conjunto et ses quatre albums gorgés de reprises irrésistibles produits entre 2000 et 2008. Premier coup d’éclat avec El Baile Alemán (2000), un album entièrement dévolu à Kraftwerk d’où est tirée cette reprise épique de Radioactivity. Sans surprise, les pionniers de l’électro ont peu goûté le remarquable travail d’Uwe Schmidt autour de leur oeuvre, mais ils furent bien les seuls…
Richard Cheese – Sunday Bloody Sunday
Là encore, un spécialiste des reprises, Richard Cheese et ses Lounge Against the Machine. Dans ce projet, aucune prétention artistique si ce n’est celle de se payer une grosse tranche de rigolade à coups de reprises swing et lounge de tubes éprouvés. Plus l’original est sérieux, plus Richard Cheese y va franco et la bande à Bonito en prend pour son grade avec ce Domingo Sangre Domingo sauce mambo…
La-33 – La Pantera Mambo
Cuisiné à toutes les sauces, le fameux Pink Panther Theme d’Henry Mancini trouve sa version ultime grâce au fabuleux combo salsero de Bogota, La-33. Rythme enlevé, sonero en feu, solos à réveiller les morts, tout simplement du grand art…
Joe Bataan – Theme from Shaft
Quelques mois seulement après la sortie de l’hymne blaxpoitation signé Isaac Hayes, Joe Bataan, le saint patron de la latin soul, envoie sa propre version. La guitare wah-wah est toujours là, mais la surprise vient des percussions, omniprésentes, qui confèrent au titre son vrai potentiel dansant. Comme toujours, une excellente reprise signée Joe Bataan, à ranger aux côtés de celles du Gypsy Woman des Impressions, du Young Gifted and Black d’Aretha Franklin ou de la plus célèbre d’entre toutes, The Bottle de Gil Scott-Heron.
Bio Ritmo – Bionic Boogaloo
Au grand désarroi des fans de salsa dura, les américains de Bio Ritmo se sont fait rares ces dernières années. Dernier opus en date, Puerta del Sur, qui remonte à 2014… On espère qu’ils reprendront un jour le chemin des studios, surtout s’ils nous pondent des morceaux aussi jubilatoires que cette improbable reprise du générique de l’Homme qui valait trois milliards.
Los Fulanos – Blue Monday
Los Fulanos est à Barcelone ce que Setenta est à Paris, à savoir une remarquable machine à danser qui maîtrise sur le bout des doigts le registre latin soul… Du reste, les deux formations ont chacune accompagné le roi Joe Bataan sur scène ou sur disque ces dernières années. Les barcelonais jettent ici leur dévolu sur New Order et leur tubesque Blue Monday se métamorphose en irrésistible hymne boogaloo ! Nul ne sait ce que Bernard Sumner et sa bande en ont pensé, mais on les imagine bien taper du pied en sirotant une caipirinha au bord d’une piscine à Ibiza.
La Marcha – Tous les mêmes
Quand la crème de la crème de la salsa dura made in France s’empare d’une des chansons les plus réussies de Stromae, ça fait forcément des étincelles. Une approche pleine d’acuité, formidablement exécutée, qui n’est pas sans rappeler la formule grâce à laquelle Yuri Buenaventura a fait danser la France entière dans les années 90.
Au-delà de cette très belle reprise, nous vous conseillons vivement, si ce n’est déjà fait, d’écouter l’excellent second album de La Marcha dans son intégralité !
Rosemary Clooney & Perez Prado – Sway
En 1959, la chanteuse Rosemary Clooney – la maman de Georges, si vous vous posiez la question – s’associe à l’incontournable Perez Prado et envoie une version survitaminée de l’excellent Sway popularisé quelques années plus tôt par Dean Martin. Une bombe. Les plus largués en musique se demanderont peut-être d’où sort cette étrange reprise de Diams…
La Lupe – Fever
La Lupe, la reine de la latin soul, a à son actif des wagons entiers de reprises, des plus convenues comme le Yesterday des Beatles aux plus improbables comme le Dominique de Sœur Sourire, si, si… Mais sa plus aboutie, celle que tout le monde connaît et réclame à corps et à cris, c’est celle de Fever de Peggy Lee. Efficace.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui, mais on se rend bien compte qu’on a laissé un peu de côté la samba, la rumba, la cumbia, la latin-pop alors on se dit à très vite pour une nouvelle série de covers calientes !