Calexico, nouvel album et concert au Trianon le 12 mai

---

Sur certains artistes, le temps n’a pas de prise. Immuable comme les vastes étendues désertiques du sud de l’Arizona qu’ils arpentent depuis 25 ans, Calexico est un modèle de longévité, un groupe qui a su se réinventer constamment sans jamais perdre en chemin le fil de son précieux A.D.N. À la croisée du rock, du folk, de l’americana et de ces divines envolées mariachis qui bercent la frontera, le combo de Tucson distille une partition universelle, qui défie littéralement les outrages du temps.

---

Une discographie exemplaire

Après un premier essai confidentiel, Spoke (1995), pressé à seulement 2000 exemplaires, le succès ne tarde pas à se dessiner pour les deux têtes pensantes de Calexico, Joey Burns et John Convertino, grâce à une poignée d’albums devenus cultes, The Black Light (1998), Hot Rail (2000) et Feast of wire (2003) notamment. Naviguant avec bonheur entre folk, americana, digressions jazz et ambiances mariachis débridées, Calexico prend à l’orée des années 2000 le contre-pied d’une décennie de rock indé nourrie au larsen et à la distorsion.

Introspective et apaisée, la musique de Calexico jette aussi un pont entre deux cultures, celle des États-Unis et du Mexique, avec un naturel confondant.

Au fil d’une discographie d’une douzaine d’albums, le groupe parviendra, par touches subtiles, à se réinventer constamment. Ainsi, Carried to Dust (2008) explorera des tonalités plus sombres, plus blues, tandis qu’Algiers (2012), électrique et fiévreux à souhait, carburera à l’électricité. Quant aux amateurs de rythmes latinos bien trempés, Edge of the Sun (2015) est un must have, tant le groupe y fait preuve de créativité comme en témoigne cette irrésistible cumbia sur laquelle la chanteuse espagnole Amparo Sánchez s’en donne à cœur joie.

El Mirador, un nouvel album dantesque

Sorti le 8 avril sur le label américain City Slang, El Mirador est très grand cru dans une discographie qui ne souffrait déjà d’aucun faux pas. Dopé au mambo, aux trompettes mariachis, à la cumbia et à la ranchera, c’est aussi l’album le plus latin et le plus up-tempo de leur riche discographie.

Et ça démarre d’emblée très fort avec un formidable titre d’ouverture, El Mirador, un mambo hypnotique, zébré d’éclairs de guitare électrique, sur lequel on retrouve en chanteuse invitée l’excellente auteur-interprète guatémaltèque Gaby Moreno.

Cumbia Peninsula, chanté en anglais et en espagnol, fusionne à merveille rock et cumbia dans un esprit proche de celui de leurs petits cousins d’Orkesta Mendoza. Quant à El Paso, The El Burro Song et Liberada, ils s’enchaînent comme un seul homme et c’est à un véritable road trip au cœur de la terre des mariachis, du Son jarocho, de la ranchera et du Norteño, que le groupe nous convie…

Sur l’autre rive du Rio Grande, nous ne sommes pas en reste avec plusieurs morceaux bien rock, brûlés par un soleil de plomb. De la ballade au trot d’Harness the Wind aux cavalcades effrénées du bouillant Rancho Azul, la formation de Tucson brille de mille feux dans cet autre registre.

Calexico sur scène

Depuis 25 ans, à chaque sortie d’album, le groupe part en tournée et l’histoire se répète inlassablement : salles combles, concerts impeccables face à un public fidèle, puis tout ce petit monde se salue et se donne rendez-vous à la prochaine fois. Aussi spectaculaire que généreuse, la bande à Joey Burns et John Convertino maîtrise sur le bout des doigts l’art de la scène, faisant de ses concerts de véritables célébrations.

Parfois, les images valent mieux que les mots, alors nous vous laissons en compagnie de cette magnifique reprise live du classique Alone again or de Love (1968), un titre que vous pouvez aussi retrouver en version studio sur Feast of Wire (2003) de Calexico.

Rendez-vous le 12 mai prochain au Trianon pour ce concert flamboyant ! Nous vous conseillons de venir tôt pour profiter en première partie du très beau duo mexicain Alenjandro y Maria Laura.

Les infos pratiques et la billetterie, c’est par ici !

---

FICHE CONCERT

---